Les États-Unis dénoncent la condamnation de trois femmes par le régime iranien à des peines cumulées de 55 ans de prison parce qu’elles ont participé à une manifestation pacifique contre une loi qui les oblige à porter le hijab, qualifiant cette sentence de « grave violation » des droits de l’Homme.

« Nous dénonçons le régime iranien pour avoir condamné Yasaman Aryani, Monireh Arabshahi et Mojgan Keshavarz à 55 ans de prison à elles trois tout simplement parce qu’elles distribuaient des roses pour protester contre des lois rendant le port du hijab obligatoire », a déclaré la porte-parole du département d’État américain, Morgan Ortagus, dans un tweet du 14 août. « Nous appelons toutes les nations à condamner cette grave violation. »

Le 31 juillet, le juge Mohammad Moqisseh a condamné ces trois femmes qui avaient été arrêtées au printemps dernier. Pour quel motif ? Elles apparaissaient sans porter le voile dans un enregistrement vidéo en train de distribuer des fleurs dans un wagon de train à Téhéran. Lors de leur procès, elles n’ont pas eu le droit d’être défendues par un avocat, selon des groupes de défense des droits de l’Homme.

Selon le centre de défense des droits de l’Homme en Iran, leur participation à la manifestation du 8 mars organisée à l’occasion de la Journée internationale des femmes a entraîné plusieurs chefs d’accusation, notamment « rassemblement et collusion en vue d’agir contre la sécurité nationale », « propagande contre le régime » et « incitation et préparation à la corruption et à la prostitution ».

Les avocats des trois femmes ont rejeté les accusations. Mme Keshavarz a été condamnée à 23 ans et 6 mois, et Mme Arabshahi et sa fille Mme Aryani à 16 ans chacune. On s’attend à ce qu’elles passent chacune 10 ans derrière les barreaux.

En mars dernier, le juge Moqisseh a condamné à 148 coups de fouet et 33 ans de prison Nasrin Sotoudeh, une avocate qui lutte en faveur des droits de l’Homme, parce qu’elle avait défendu des femmes accusées d’avoir enlevé leur voile.