Une personne longeant un grand mur peint en blanc et sur lequel figure le logo de Huawei (© Kevin Frayer/Getty Images)
Huawei, le plus grand fournisseur mondial d’équipements de télécommunications, est tenu par la loi d’apporter son concours aux agences de renseignement du PCC. (© Kevin Frayer/Getty Images)

Le consensus international sur les risques inacceptables liés à l’utilisation d’équipements provenant des entreprises chinoises de technologie sans fil de cinquième génération (5G) gagne du terrain.

Ce sont justement les considérations de sécurité qui ont récemment amené le gouvernement grec et les principaux fournisseurs de communications mobiles canadiens à prendre des mesures destinées à éliminer la dépendance vis-à-vis des équipementiers chinois, notamment Huawei et ZTE.

« Le vent tourne contre Huawei maintenant que les citoyens du monde entier prennent conscience du danger que pose l’État de surveillance du Parti communiste chinois », note le secrétaire d’État américain Michael Pompeo dans un communiqué du 24 juin. « Les accords de Huawei avec les opérateurs de télécommunications du monde entier vont à vau-l’eau parce que les pays n’acceptent que les fournisseurs de confiance dans leurs réseaux 5G. »

Les États-Unis ne sont pas les seuls à bouder Huawei, fait remarquer le chef de la diplomatie américaine. L’Australie, la République tchèque, la Pologne, la Suède, l’Estonie, la Roumanie, le Danemark et la Lettonie leur ont en effet emboîté le pas. Et les principaux opérateurs de télécommunications en France, en Corée du Sud, au Japon et en Inde ont opté pour des fournisseurs auxquels ils font davantage confiance, ajoute-t-il.

Les responsables américains l’affirment depuis longtemps : les lois de la République populaire de Chine (RPC) obligeant les opérateurs télécoms chinois à apporter leur concours à ses services de renseignement créent des risques importants pour la sécurité, notamment sous la forme du vol de données et de l’interruption de services essentiels.

En outre, le Parti communiste chinois (PCC) intimide les pays qui ont exprimé des préoccupations en matière de sécurité. Il aurait ainsi menacé de punir la banque britannique HSBC et de revenir sur ses engagements concernant la construction de centrales nucléaires au Royaume-Uni, et ce, afin de forcer Londres à laisser Huawei construire un réseau 5G, déclare M. Pompeo dans un communiqué du 9 juin. L’Australie et le Danemark ont également subi des pressions de la part de la RPC, ajoute-t-il.

Les États-Unis ont exclu Huawei et ZTE de la passation des marchés publics. Et le département d’État, dans le cadre de son programme « clean path », impose des conditions très strictes pour tout le trafic du réseau 5G entre les installations diplomatiques américaines dans le monde entier et les États-Unis.

« Le mouvement en faveur d’une 5G sécurisée prend de l’ampleur, ajoute M. Pompeo. Plus les pays, les entreprises et les citoyens demandent à qui confier leurs données les plus sensibles, plus la réponse tombe sous le sens : pas à l’État de surveillance du Parti communiste chinois. »