7 choses à savoir sur les frappes aériennes de la Russie en Syrie

Les dirigeants des pays du monde se réunissaient à New York pour l’Assemblée générale des Nations unies cette semaine quand un responsable russe a informé l’ambassade des États-Unis à Bagdad mercredi matin que des avions militaires russes commenceraient à effectuer des missions contre l’EIIL au-dessus du territoire syrien. Il a demandé que les États-Unis se tiennent à l’écart de l’espace aérien de la Syrie pendant ces missions.

Plus tard dans la matinée, le secrétaire d’État américain, John Kerry, a pris la parole devant le conseil de sécurité de l’ONU. À cette occasion, il a réaffirmé que la coalition, pilotée par les États-Unis, poursuivrait comme convenu ses missions en Irak et en Syrie, à l’appui de la mission internationale dont l’objectif est d’affaiblir et de détruire l’EIIL.

Voici des points clés à retenirde son discours :

1. Les États-Unis sont pour la coopération contre l’EIIL, mais refusent tout amalgame avec un soutien à Assad.

Citation de John Kerry : « Les États-Unis soutiennent tout effort véritable destiné à combattre l’EIIL... Si les récentes actions de la Russie et celles en cours reflètent une volonté sincère de vaincre cette organisation, nous sommes alors prêts à les accueillir avec satisfaction. »

2. Les États-Unis et leurs partenaires de la coalition poursuivront leurs frappes contre l’EIIL.

Citation de John Kerry : « Mais je serai clair : les États-Unis et la coalition poursuivront leurs opérations aériennes en cours, comme nous le faisons depuis le départ. »

3. Les frappes aériennes de la coalition sont menées conformément à la procédure militaire classique et au droit international.

Citation de John Kerry : « Nous poursuivrons notre mission forts de la pleine sanction du droit international. »

4. Non seulement la coalition va poursuivre ses attaques contre l’EIIL, mais elle va les intensifier considérablement.

Citation de John Kerry : « Nous sommes aujourd’hui en mesure, avec la France, l’Australie, le Canada, la Turquie et d’autres partenaires de la coalition qui rejoignent la campagne, d’accélérer considérablement nos efforts. C’est ce que nous ferons. »

5. On ne pourra pas venir à bout de l’EIIL tant qu’Assad restera au pouvoir.

Citation de John Kerry : « On ne peut pas gagner ce combat dans la sphère militaire. On ne peut pas vaincre les forces de l’EIIL, l’EIIL lui-même, tant que Bachar Al-Assad reste président de la Syrie. »

6. Les arguments des Russes selon lesquels il faut soutenir Assad pour vaincre l’EIIL ne cadrent pas avec les activités militaires d’Assad, qui ne ciblent pas l’EIIL.

Citation de John Kerry : « La réalité, c’est qu’il a concentré toute sa puissance militaire sur des groupes d’opposition modérés qui se battaient pour se faire entendre en Syrie. »

7. Une alliance avec Assad n’est pas la solution. Une solution passe par une initiative diplomatique à vaste assise, visant à une transition politique négociée.

Citation de John Kerry : « La réponse à la guerre civile en Syrie ne peut pas passer par une alliance militaire avec Assad. »

Au Pentagone, le secrétaire américain à la Défense Ash Carter a insisté sur ces points et exprimé son inquiétude au sujet de frappes militaires russes qui, ce jour-là, n’avaient pas du tout pris l’EIIL pour cible, mais plutôt des groupes d’opposition à Assad modérés. Ces frappes reviennent à « verser de l’huile sur le feu*», a-t-il estimé.

Retrouvez les déclarations complètes du secrétaire d’État Kerry ici.