
D’incroyables geysers, des formations rocheuses multicolores, des chutes d’eau vertigineuses… les splendeurs de Yellowstone ne cessent d’étonner les visiteurs. Et ce sont elles qui ont motivé le gouvernement, en 1872, à faire de Yellowstone le premier parc national des États-Unis. Depuis, la façon de gérer les terres de l’État a beaucoup évolué, influencée par la recherche scientifique et l’opinion publique. Patrick Gregerson et John Dennis, du National Park Service (service des parcs nationaux), partagent sept conseils sur la gestion d’un parc national.
Identifiez des caractéristiques uniques
Quels sont les décors naturels, les sons, les odeurs, les histoires qui rendent un lieu spécial ? Dans le cas de Yellowstone, ce sont ses geysers (le parc abrite 60 % des geysers de la planète), et l’emplacement du parc situé sur l’une des plus grandes caldeiras* du monde.
Tenez compte de l’aspect culturel
« Je fais de plus en plus attention aux ressources culturelles du parc, et à leur valeur, aussi importantes que celle des ressources naturelles », explique John Dennis, qui a commencé sa carrière en tant que botaniste. Yellowstone possède des richesses naturelles inestimables, mais les tribus amérindiennes lui accordent aussi une valeur spirituelle. Et ce site a été le théâtre de nombreuses aventures des premiers colons à l’époque de la conquête de l’Ouest.

Planifiez
« Un plan permet d’établir une stratégie logique à laquelle on peut se référer quand on doit prendre des décisions », indique Patrick Gregerson. Un bon plan doit pouvoir répondre à ce genre de questions : Quelle est la fonction du parc ? Qu’est-ce qui le rend important ? Quelles sont ses ressources et ses valeurs fondamentales ?
Impliquez tout le monde
« Tous les citoyens ont un rôle à jouer dans la planification », souligne Gregerson. Pour chaque décision susceptible d’affecter l’environnement, les autorités du parc consultent les élus tribaux, locaux et de l’État, ainsi que les associations sans but lucratif et les entreprises privées. Elles enregistrent tous les débats en public, et tout le monde peut faire des commentaires à n’importe quelle étape du processus.
Gardez l’esprit ouvert
Le service des forêts voulait, par exemple, utiliser un herbicide dans des forêts du Pacifique Nord afin d’y favoriser la pousse de conifères. Inquiets des effets toxiques de ces herbicides, une coalition de planteurs, de scientifiques et de riverains ont collaboré avec l’administration pour développer un plan sans herbicide. Une façon typique de procéder, note Gregerson : les agences modifient légèrement la plupart de leurs plans avant de passer au stade de la mise en œuvre.
Préparez des mesures compensatoires
En cas de dégât écologique ou de perte d’accès pour le public, les administrations requièrent la mise en place de « mesures compensatoires ». Si, par exemple, le Bureau de gestion du territoire veut extraire des minerais dans le parc, les services du parc pourraient lui demander (les deux sont chapeautés par le ministère de l’Intérieur) de compenser les dégâts en achetant un terrain adjacent, similaire — avec le même nombre d’arbres.
Visez à la fois le tourisme et la protection
Gérer les parcs pour que le public puisse en profiter fait partie de la mission d’un service des parcs. « Beaucoup de gens affirment que les aspects protection et attraction s’opposent, rapporte Dennis. J’ai réalisé petit à petit qu’il ne s’agit pas d’une opposition — les deux sont absolument nécessaires pour remplir la fonction d’un parc. »
*en anglais