La liberté de religion est ciblée par les régimes autoritaires de Cuba, du Nicaragua et du Venezuela, tous déterminés à contrôler les expressions de la foi.
Les dictateurs de ces trois pays, ou les hommes de main à leur solde, ont incendié des églises et harcelé les croyants, contre lesquels ils ont aussi utilisé du gaz lacrymogène. C’est ce qu’a déclaré John Barsa, l’administrateur par intérim de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), lors d’une table ronde sur la liberté de religion à Cuba, au Nicaragua et au Venezuela.
« Ces attaques contre la religion sont, tout simplement, des atteintes aux droits de l’Homme », a dénoncé M. Barsa lors d’une conférence organisée par Outreach Aid to the Americas, un groupe basé à Miami qui fournit de l’aide en Amérique du Sud et dans les Caraïbes. « Tout homme ou toute femme doit pouvoir exercer son droit à la liberté de conscience que Dieu lui a conféré. »
Les régimes autocratiques estiment souvent que des communautés religieuses fortes constituent une menace à leur système oppressif de gouvernement, a souligné le haut responsable.

John Barsa et Mara Tekach, ex-chargée d’affaires à l’ambassade des États-Unis à Cuba, ont cité des exemples d’actes de représailles ou de violence récemment commis par ces régimes répressifs contre des groupes religieux.
Le gouvernement cubain surveille, attaque et harcèle les chefs religieux, emprisonnant ceux qui pratiquent leur foi ouvertement, a noté M. Barsa. En outre, le régime impose fréquemment des restrictions sur la construction de lieux de culte et il interdit la tenue d’offices religieux dans des bâtiments non officiellement inscrits auprès du gouvernement.
En mai, les Nations unies ont exprimé leur préoccupation quant au harcèlement du pasteur Alain Toledano Valiente et de sa congrégation par le régime cubain, évoquant notamment la destruction de leur église, les interdictions de déplacement, les arrestations arbitraires, les interrogatoires et les expulsions forcées.
Dans sa réponse du 23 juillet à l’ONU, Cuba a rejeté ces accusations comme étant une « manipulation politique » et a qualifié les membres du groupe religieux de « mercenaires » qui cherchent à saper le régime.
À Cuba, la Constitution interdit la discrimination religieuse, mais le Parti communiste cubain contrôle la plupart des aspects de la vie des croyants et oblige les groupes confessionnels à s’inscrire auprès du ministère de la Justice, indique le Rapport 2019 sur la liberté de religion dans le monde du département d’État.
Thank you @OutreachAid for today’s discussion about religious freedom and defeating tyranny. We’re here to speak truth to power, celebrate faith as a connector of people & an engine for change, and to call out these regimes for their crimes. Follow this thread to learn more! pic.twitter.com/VpcjpBSQZb
— JBarsaUSAID (@JBarsaUSAID) August 20, 2020
L’administrateur par intérim de l’USAID a également fait savoir que le régime du président Daniel Ortega au Nicaragua était complice dans les récentes attaques contre des églises du pays. Le 31 juillet, des incendiaires ont ciblé la cathédrale catholique métropolitaine de Managua, après avoir mis le feu à deux églises plus petites les jours précédents.
Les chefs religieux ont rejeté la conclusion de la police nationale nicaraguayenne selon laquelle l’incendie de la cathédrale aurait été accidentel, un acte qu’elle a qualifié de « barbare et terroriste », rapporte l’Associated Press.
« Il ne s’agit ni d’incidents isolés ni d’accidents », a ajouté M. Barsa en parlant de la récente série d’incendies d’églises au Nicaragua. « Ce sont des attaques terroristes menées par les voyous soutenus par Ortega. »
Au Nicaragua comme au Venezuela, les régimes ont soumis le clergé à des représailles pour avoir critiqué le gouvernement, apprend-on dans le rapport du département d’État. Des dignitaires catholiques et protestants, considérés comme étant critiques du régime Ortega, ont fait l’objet de harcèlement, de menaces de mort et d’attaques, précise le même document qui cite des chefs religieux.
Au Venezuela, le 1er mai 2019, la Garde nationale de Nicolas Maduro a tiré des gaz lacrymogènes contre des fidèles célébrant la messe à l’église Notre Dame de Fatima, forçant les familles accompagnées d’enfants et les personnes âgées à s’enfuir par une porte dérobée, a ajouté M. Barsa.
John Barsa et Mara Tekach ont souligné que le seul moyen de lutter contre la violence et l’oppression basée sur la foi dans ces trois pays, comme dans d’autres à travers le monde, était de continuer d’attirer l’attention sur la brutalité des régimes autoritaires et leurs campagnes ciblées contre les croyants.
« Nous œuvrerons tous ensemble pour sensibiliser le monde, a déclaré Mme Tekach. Nous devons nous défendre contre ceux qui déforment la foi au profit d’un régime autoritaire. »