L’infrastructure militaire de Daech n’est pas la seule cible de la coalition mondiale formée pour combattre ce groupe terroriste. Ses finances en sont une autre.
« Dans le cadre de la campagne internationale menée pour affaiblir et, au bout du compte, vaincre l’EIIL, nous au Trésor, avec nos collègues du groupe inter-agences, dirigeons l’offensive contre le socle financier de l’EIIL », a déclaré Jennifer Fowler*, sous-secrétaire adjointe au département du Trésor, chargée des questions liées au financement du terrorisme.
Le département du Trésor collabore avec des partenaires de la coalition mondiale pour entraver le financement de Daech, notamment par les moyens suivants :
- réduction de ses revenus pétroliers. En 2014, Daech a engrangé jusqu’à 100 millions de dollars issus de la vente illégale de pétrole. Tandis que les frappes aériennes continuent de détruire les installations pétrolières dont Daech s’est illicitement emparé, les partenaires turcs et kurdes de la coalition apportent leur aide en empêchant le passage du pétrole aux frontières.
- rejet des exigences des terroristes. Les États-Unis ont pour politique de refuser de payer toute rançon ou de faire la moindre concession aux preneurs d’otages. Le département du Trésor exhorte les autres pays à en faire autant. En 2013, les membres du G8 ont publié un communiqué rejetant le paiement de rançons aux terroristes. En 2014, le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé la Résolution 2133, laquelle fait clairement comprendre que le paiement de rançons aux terroristes crée de nouvelles victimes.
- diminution des dons internationaux. Sans être la source principale de revenus pour Daech, ces fonds continuent de susciter de vives préoccupations. « Le Trésor collabore très étroitement avec des partenaires du Golfe pour entraver le flux de dons destinés à un certain nombre d’organisations terroristes qui opèrent au Moyen-Orient et ailleurs », a expliqué Jennifer Fowler.
Les États-Unis déploient des efforts plus vastes contre toutes les activités financières illégales et sont membres du Groupe d’action financière (GAFI). Fondé en 1989, le GAFI établit des normes et élabore des mesures de lutte contre de telles activités, y compris le financement du terrorisme.
Une chose est certaine, assure David Cohen*, sous-secrétaire chargé des questions liées au terrorisme et au renseignement financier au département du Trésor. Tant que Daech « terrorisera la population de l’Irak et de la Syrie, mettra en danger l’ensemble du Moyen-Orient et menacera les intérêts des États-Unis ici et à l’étranger, nous resterons déterminés à affaiblir sa puissance financière ».