Aide humanitaire américaine : comment la salubrité des aliments est assurée

Une femme en vêtements traditionnels africains assise sur un sac de nourriture de l’USAID, et des sacs posés sur le sol derrière elle (Avec l’aimable autorisation de Will Baxter/Catholic Relief Services)
Yany Biel pose en photo dans un lieu où est distribuée de la nourriture à Tindiir, dans le comté de Duk, dans l’État de Jonglei, au Soudan du Sud, le 2 mai 2021. (Avec l’aimable autorisation de Will Baxter/Catholic Relief Services)

Les États-Unis sont le premier pays donateur d’aide alimentaire dans le monde*, et ils veillent de près à la salubrité et à la qualité nutritive des denrées qu’ils envoient aux personnes dans le besoin.

Ainsi, le département de l’Agriculture des États-Unis soumet les produits alimentaires à des inspections et veille à ce qu’ils respectent des normes de qualité*. De plus, il exige que soient utilisés des emballages protégeant la nourriture, et en cas de problème, il prévient l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), responsable de la distribution de l’aide alimentaire à d’autres pays.

Chaque année, l’USAID et le département de l’Agriculture effectuent des audits sur les sites de production des fournisseurs alimentaires américains, dans le cadre de leurs efforts pour maintenir la salubrité et la qualité des aliments, explique Rufino Perez, conseiller principal en technologie alimentaire au Bureau d’aide humanitaire de l’USAID. Et toutes les denrées fournies par l’USAID sont conformes au « Code international d’usage recommandé par le Codex Alimentarius », un ensemble de normes alimentaires adoptées à l’échelle mondiale.

Comme l’USAID achète également des produits en dehors des États-Unis, l’agence rédige des accords en vertu desquels la sécurité sanitaire des aliments doit être certifiée. (Tout comme les denrées produites aux États-Unis, celles achetées à l’étranger sont conformes aux normes internationales.) « Nos partenaires sont tenus d’effectuer des inspections pour garantir la qualité dans le pays », souligne un porte-parole de l’USAID.

L’agence américaine dispose de cinq sites de stockage dans le monde où les aliments sont prépositionnés et prêts pour l’expédition vers les personnes en situation de crise.

Aider les plus nécessiteux

Plus de 205 millions de personnes ont souffert de faim aiguë en 2022, ce qui représente une hausse de 6 % en un an. Grâce aux efforts déployés cette année-là par le Bureau d’aide humanitaire de l’USAID, plus de 167 millions de personnes dans 57 pays ont bénéficié d’une aide alimentaire en nature et des programmes d’aide alimentaire d’urgence de l’USAID.

L’agence américaine fournit 25 denrées — dont du blé, du riz, des pois cassés, des lentilles, des pois chiches et de l’huile végétale — ainsi que des plats préparés adaptés aux besoins nutritionnels et aux préférences alimentaires des populations locales.

Des femmes en tenue traditionnelle africaine tenant des sacs vides et faisant la queue (© Cheick Omar Bandaogo/PAM)
À Titao, une ville de la région du Nord du Burkina Faso, des femmes viennent s’approvisionner en aide alimentaire. (© Cheick Omar Bandaogo/PAM)

Par ailleurs, l’USAID s’associe à des organisations humanitaires, dont le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM), la plus grande organisation humanitaire du monde, pour distribuer l’aide alimentaire américaine. L’an dernier, le PAM a contribué au transport et à la distribution de plus d’un million de tonnes d’aliments cultivés aux États-Unis et fournie par l’USAID.

« C’est comme avoir des extincteurs et des escaliers de secours »

En outre, l’USAID participe à la vérification des chaînes d’approvisionnement alimentaire, de l’achat à la distribution, explique Rufino Perez. Il ajoute que lors d’une récente réunion avec des fournisseurs de produits de base, des prestataires techniques, des experts en emballage et des organisations de recherche, un haut responsable de l’USAID a rappelé l’engagement de l’agence envers les normes les plus élevées : « Un aliment qui n’est pas salubre n’est pas un aliment », a-t-il martelé.

De son côté, le Programme alimentaire mondial s’appuie également sur le travail de spécialistes de l’hygiène et de la qualité alimentaires pour assurer la salubrité des aliments distribués aux bénéficiaires, indiquent Virginia Siebenrok et Davor Janjatovic, du PAM.

« Nous nous employons, ensemble, à réduire les risques d’insalubrité alimentaire tout au long de la chaîne d’approvisionnement », précise Virginia Siebenrok. Les réunions mensuelles entre le personnel de l’USAID et celui du PAM traitent à la fois de la partie « en amont » de la chaîne d’approvisionnement, où l’USAID concentre ses efforts (normes alimentaires, inspections alimentaires, audits des fournisseurs, qualité des fournisseurs) et sur la partie « en aval » de la chaîne, qui est la spécialité du PAM (conditions de stockage et de transport, distribution, traçabilité, retour d’information sur la performance des produits, gestion des incidents).

« La traçabilité est un élément crucial de tout système de sécurité sanitaire des aliments », parce qu’elle permet aux travailleurs de réagir à des incidents, tels que la contamination alimentaire, explique Virginia Siebenrok. « Plus la traçabilité est bonne, moins il y a de chances qu’un produit impropre à la consommation finisse par être consommé. »

Pour cela, l’USAID et le PAM mettent en œuvre les dernières techniques de traçabilité. « C’est comme avoir des extincteurs et des escaliers d’urgence dans les bâtiments », souligne Davor Janjatovic.

Un homme debout entre des sacs de vivres empilés sous un abri (© Michael Castofas/PAM)
Les produits fournis par l’USAID sont examinés, stockés et conservés au bureau de Tshikapa du Programme alimentaire mondial, en République démocratique du Congo. (© Michael Castofas/PAM)

Le PAM devant parfois acheminer les aliments dans des lieux difficiles d’accès, où les routes ne sont pas toujours goudronnées, « nous suivons des protocoles plus stricts que ceux qui s’appliquent dans le milieu de la vente au détail », signale Davor Janjatovic. Les producteurs doivent répondre à certaines exigences en matière de manipulation des aliments et de leur contenu nutritionnel. Par exemple, les aliments transportés par le PAM doivent être protégés par des emballages renforcés afin qu’ils ne puissent pas s’abîmer lors de transports difficiles ou qu’ils ne moisissent dans un climat humide. « Et nous vérifions la nourriture avant qu’elle ne soit distribuée », continue Davor Janjatovic. Il faut savoir que des inspecteurs vérifient les cargaisons à plusieurs lieux de déchargement à travers le monde.

De plus, le PAM dispose d’un mécanisme numérique de signalement des incidents de sécurité sanitaire, et il partage ces informations avec l’USAID. Une fois que les enquêteurs ont identifié les causes profondes des incidents, les deux organisations prennent les mesures correctives nécessaires pour éviter que les problèmes ne se reproduisent. « Comme ça, on a un système d’améliorations continues en place », se félicite Virginia Siebenrok.

Comme beaucoup de bénéficiaires de l’aide américaine, c’est grâce aux aliments envoyés des États-Unis par le biais du PAM que Yany Biel, une mère de famille du Soudan du Sud, peut nourrir ses enfants tous les jours après l’école. Et le fait de pouvoir compter sur ces repas est, pour eux, la base d’un avenir meilleur, d’un avenir plus sain.

*en anglais