Ça ne fait aucun doute : le moyen de transport le plus exclusif au monde, c’est bien le jumbo jet bleu et blanc étincelant qui répond à l’indicatif d’appel Air Force One.
Symbole de l’Amérique, il est tout aussi reconnaissable que la Statue de la Liberté et le Grand Canyon – et c’est l’avion qui emportera le président Obama en Inde, où il se rendra pour la seconde fois en janvier 2015.
Deux gros-porteurs Boeing 747-200B, interchangeables, sont à la disposition du président des États-Unis. Le second, qui a une fonction d’appui, se pose généralement dans un aéroport proche de celui qui accueille le président afin d’éviter toute confusion pour les spectateurs.
L’avion et son nom
C’est dans les années 1950 que l’avion présidentiel a été baptisé Air Force One. Mieux valait lui donner un nom : des aiguilleurs du ciel avaient brièvement confondu l’avion Lockheed Constellation du président Dwight Eisenhower avec un appareil commercial. En réalité, l’appellation Air Force One désigne tout avion militaire à bord duquel se trouve le président des États-Unis. Mais c’est le jumbo jet étincelant qui a retenu l’attention de Hollywood. Non, il n’est pas équipé de capsule d’éjection ni d’une plateforme de parachutage, comme dans les films. Mais le fuselage est recouvert d’aluminium blindé de manière à résister aux impulsions électromagnétiques qui résulteraient d’une explosion nucléaire. En outre, avec son équipement de télécommunications sécurisées, Air Force One serait un centre de commandement mobile, si jamais les États-Unis venaient à être attaqués. L’avion peut être ravitaillé en carburant en vol, bien que cela ne soit jamais produit, d’après Mark Tillman, colonel à la retraite et ancien pilote de longue date d’Air Force One.
Le jumbo jet mesure 70 mètres de long, a une envergure de 59 mètres et un gouvernail haut de six étages. Il contient près de 386 kilomètres de câblage, soit le double d’un avion de ligne 747.

Aménagement intérieur
La suite qu’occupe le président est située tout à l’avant de l’appareil, dans le nez d’Air Force One. On y trouve deux canapés qui peuvent être convertis en couchettes, une cabine pour se changer, une petite salle de bains avec lavabos, toilettes et douche, ainsi qu’un bureau spacieux. Il y a aussi un dispensaire médical avec une table d’opération pliante et une pharmacie. Le personnel, les invités, les agents du service secret et les membres des médias ont à leur disposition une salle de conférence et des banquettes. L’avion, équipé de six autres toilettes et de deux cuisines de bord, peut accueillir 76 passagers. Sans quitter leur siège, ils peuvent regarder des films, téléphoner et surfer l’Internet.
À en croire les journalistes qui voyagent régulièrement à bord d’Air Force One, la cuisine est bonne sans être fin gourmet, le chef de cuisine de la Maison Blanche n’accompagnant pas le président dans ses déplacements. Mais le service est excellent, paraît-il.
Quand Barack Obama voyage, des avions cargos militaires transportent les limousines présidentielles, les véhicules utilitaires du service secret et, quand cela s’impose, un hélicoptère Marine One en pièces détachées, qui seront tous sur place à l’arrivée du chef de l’exécutif.
L’ancien pilote d’Air Force One Mark Tillman garde un souvenir inoubliable de ses heures de vol aux commandes de l’avion présidentiel. « On a une sensation fantastique. Le cortège s’arrête et [le président des États-Unis] gravit les marches de la passerelle, et il est à vous maintenant. Vous êtes responsable de sa sécurité. »
Le texte ci-dessus est tiré d’un article rédigé par le correspondant-pigiste Chris Connell.