Attention : peinture fraîche

Il fait chaud à !Kheis, une bourgade d’Afrique du Sud dont le nom signifie « un endroit où vivre » en langue khoi. Le thermomètre monte souvent au-dessus des 40 ºC.

Les bâtiments en tôle ondulée des quartiers défavorisés de cette partie de la province de Cap du Nord se sont avérés idéaux pour tester un nouvel « enduit rafraîchissant » mis au point par des chercheurs américains et africains.

La Global Cool Cities Alliance* a mis en contact des entreprises et universités américaines avec leurs équivalents africains pour tester les techniques d’enduits rafraîchissants. Le département de l’Énergie des États-Unis participe au financement de ces essais.

Un homme, la main posée sur un mur en tôle ondulée (Theresa Scheepers)
Bipin Shah de WinBuild Inc. explique comment fonctionne la surface blanche réfléchissante. (Theresa Scheepers)

De la peinture qui réfléchit la chaleur

Le processus d’essai s’est déroulé ainsi : le toit et la surface extérieure de bâtiments ont été préparés et peints avec un enduit conçu pour refléter la chaleur du soleil.

Selon Bipin Shah, directeur de WinBuild Inc., partenaire du projet qui a testé les systèmes réfléchissants, les enduits réfléchissent 80 à 90 % de la chaleur des rayons du soleil, permettant de maintenir un niveau de température confortable à l’intérieur des bâtiments.

« L’intérieur de la maison est beaucoup plus frais, même s’il fait très chaud dehors », confirme-t-il. La peinture, fabriquée par plusieurs entreprises américaines, est abordable, même pour les populations à faible revenu.

Avant que les bâtiments ne soient peints avec des enduits rafraîchissants, raconte Oom Isaac, un habitant, c’était insupportable de rester à l’intérieur quand il faisait chaud. D’autres disent que, depuis que l’enduit a été appliqué, leurs maisons sont confortables*, qu’il fasse chaud ou froid.

Pour arriver à ce résultat, l’équipe du projet a mis en contact le fabricant américain d’enduits Topps Product avec !Kheis et d’autres acteurs concernés. Topps est maintenant implanté en Afrique du Sud et fait partie des entreprises américaines participantes, avec notamment EPOX-Z et EnviroECOats.

Des ouvriers en bleu de travail sur un toit, un beau ciel bleu en toile de fond (PEER Africa)
Des ouvriers appliquent de l’enduit réfléchissant sur un toit à !Kheis. (PEER Africa)

L’équipe du projet !Kheis comprenait le laboratoire national Lawrence Berkeley et l’Université de Floride, qui ont proposé des formations sur l’utilisation de la technologie, allant de l’installation au développement de logiciel. Un partenariat entre l’Université de Floride et l’Université de Pretoria a offert une formation en ligne.

Les ouvriers peuvent s’inscrire à un programme de formation spécialement conçu pour le projet, reconnu par le secteur, et dont le certificat est valide au niveau national.

La plateforme South Africa Energy Efficiency and Renewable Energy Exchange* (EERE) publie des informations mises à jour sur le projet ainsi que des ressources pour d’autres collectivités qui seraient intéressées par un même programme.

Le projet a été financé en grande partie par l’équipe internationale EERE du département américain de l’Énergie, qui soutient le déploiement de technologies d’énergies propres* et la croissance d’un marché solide en Afrique du Sud. En tout, 22 entreprises américaines participent au projet, y compris Dow Chemical qui a aussi contribué financièrement.

 

*en anglais