Ce n’est pas forcément à Houston, au Texas, qu’on s’attend à voir des célébrations de Norouz*, la fête du Nouvel An qui remonte à l’antiquité. Pourtant, quand le soleil du printemps se lève sur les États-Unis, des familles à Houston et dans beaucoup d’autres villes américaines se réunissent pour fêter ce jour d’espoir et de renouveau.
Chaque année, à cette occasion, des Américains qui retracent leurs origines à différents pays d’Eurasie organisent des festivals ouverts à tous, où la musique, la danse et la bonne chère font les délices du public. De New York à Los Angeles et de Chicago à Houston, ces Américains familiarisent leurs compatriotes avec Norouz et ses festivités.
L’un de ces Américains est Laurel Victoria Gray, qui enseigne les danses du monde à l’université de George Washington et a fondé un groupe de danse baptisé la « route de la soie », Silk Road Dance Company. Avec un répertoire de 200 danses d’Asie centrale, d’Iran, du Moyen-Orient, d’Asie du Sud et du Caucase, le groupe présente régulièrement des spectacles pendant les festivals du Norouz, notamment à la Maison Blanche**.

En accueillant le groupe de la Silk Road Dance Company et d’autres invités à la célébration de Norouz, la Première dame Michelle Obama a noté que « depuis plus de 3 000 ans, des familles et des communautés au Moyen-Orient, en Asie et partout ailleurs dans le monde, y compris ici aux États-Unis, célèbrent cette fête pour marquer le renouveau de la Terre au printemps ».
Pour Vladimir Fedorenko, président de la Tajik American Cultural Association**, Norouz en Amérique est l’occasion de mettre en valeur sa communauté tout en partageant sa culture avec d’autres. « On aime montrer que notre célébration ne se limite pas à la communauté tadjike, dit-il. C’est une bonne occasion pour les gens de se rassembler et de discuter, de partager des idées et d’en savoir plus sur des pratiques culturelles différentes. »
Shahla Ahmadi, la présidente de l’association des femmes afghanes-américaines, explique le rituel que suivent les Afghans : ils mettent la table et y posent sept objets (Haft Sîn), disposés de manière symbolique. C’est ce qu’on appelle Haft Mewa.

« On prend sept fruits secs et on les met à tremper dans l’eau pendant une semaine avant le Nouvel An, ajoute Shahla Ahmadi. Et puis on cuit aussi du riz blanc avec des épinards pour marquer la nouvelle année. »
Cette année encore, la tradition continue. « Le quatrième festival de Norouz marque une nouvelle année de motivation, de célébration et de réussite perpétuelles », ont déclaré les organisateurs du festival 2016 de Tysons Corner, près de Washington. « Tous les artistes, les musiciens, les chanteurs, les patrons d’entreprises et les fournisseurs de nourriture et de produits qui participent partagent notre vision pour rendre hommage et fêter les traditions et la culture persanes. »
Joyeux Norouz !
*Norouz est fêté par une vaste gamme de communautés dans le monde, en Afghanistan, Albanie, Azerbaïdjan, Géorgie, Iran, Irak, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Turkménistan et Ouzbékistan.
**en anglais