« Je sais, on dirait que c’est un Walmart comme les autres. Mais il est différent », a noté Barack Obama en se promenant dans les rayons de la grande surface à Mountain View, en Californie.

Pourquoi ? Il y a quelques années, Walmart a fait installer des panneaux solaires sur toute la surface du toit de cet hypermarché. D’autres grandes enseignes de la distribution (Target, Ikea…) suivent maintenant son exemple. Si tous les supermarchés et centres commerciaux aux États-Unis en faisaient autant, la quantité d’énergie propre qui serait produite suffirait à alimenter 7 millions de foyers*.

Une idée lumineuse devient une réalité

Comment expliquer cette évolution ? C’est tout simple : les détaillants ont compris que le solaire est bon pour le chiffre d’affaires.

« Il n’y a pas de réunions du conseil d’administration chez Walmart où les membres se demandent comment dépenser plus d’argent », plaisante Tom Kimbis, de l’association Solar Energy Industries.

Avec ses plus de 5 000 magasins aux États-Unis, Walmart est le plus gros employeur du pays et le plus gros producteur d’énergie solaire dans le monde de l’entreprise. La société génère 142 mégawatts d’électricité

Barack Obama parlant devant un micro dans un grand magasin, des rayons derrière lui, avec des prix affichés sur de grandes étiquettes (© AP Images)
Le président Obama s’exprime dans un magasin de la chaîne Walmart, en Californie, dont le toit est équipé de panneaux solaires (© AP Images)

La baisse des coûts du solaire, conjuguée à la vaste superficie disponible sur les toits, fait que l’électricité produite à partir du soleil revient à moins cher aux géants de la grande distribution que celle issue d’énergies fossiles non renouvelables.

L’impact est loin d’être minime. D’après Walmart, 80 % de ses émissions de carbone proviennent de l’énergie nécessaire pour alimenter ses locaux. Son but : recourir exclusivement aux énergies renouvelables dans tous ses établissements.

D’autres poids lourds de l’économie américaine, comme Target, IKEA USA et Kohl, se sont mobilisés contre le changement climatique. Ils sont 154 à avoir pris l’engagement, baptisé American Businesses Act on Climate Pledge*, d’investir dans des projets à faible émission de carbone.

Il y a cinq ou six ans, la décision de miser sur le solaire aurait peut-être figuré en note au bas d’une page d’un rapport d’entreprise sur les activités environnementales, signale Rhone Resch, de l’association Solar Energy Industries. Mais avec la baisse des prix et l’abondance des espaces sur les toits, « c’est maintenant un investissement judicieux », conclut-il.

 

*en anglais