
Aux États-Unis, tout investisseur, même s’il ne fait qu’envisager d’investir, est en droit de connaître la situation financière des sociétés sur lesquelles il mise.
Les sociétés faisant appel public à l’épargne qui lèvent des capitaux sur les marchés américains ou qui souhaitent faire appel au marché des capitaux doivent déposer un dossier auprès des organismes de réglementation fédéraux. Les autorités américaines veillent à la transparence de ce processus vis-à-vis du public, notamment des journalistes et des concurrents, en plaçant ces dossiers dans une base de données fiable et facile à consulter. Cette transparence protège les investisseurs de la fraude financière.
L’U.S. Securities and Exchange Commission (SEC), l’autorité américaine des marchés financiers qui est un organisme fédéral indépendant, classe les comptes annuels et trimestriels des sociétés ainsi que les rapports aux assemblées d’actionnaires et d’autres informations financières dans une base de données facile à utiliser. Cette base de données* s’appelle EDGAR : Electronic Data Gathering, Analysis, and Retrieval system.
« EDGAR fournit aux investisseurs et au public des informations financières très détaillées sur les sociétés cotées en bourse », explique Martha Steffens, professeure de journalisme économique à l’université du Missouri. Mme Steffens travaille également avec l’association de journalisme économique Society for Advancing Business Editing and Writing et a formé des journalistes économiques dans plus de 40 pays.
La base de données EDGAR rend les millions de dossiers financiers des entreprises transparents aux investisseurs, aux entreprises et aux journalistes. Il suffit à l’utilisateur de rechercher le nom d’une entreprise pour afficher tout ce que cette société a partagé avec les autorités de réglementation.
EDGAR dresse un tableau détaillé de la santé financière des entreprises. On y retrouve les profits et les pertes financières des entreprises, ainsi qu’une foule d’informations sur leurs patrons. La base de données répertorie également les notifications relatives aux problèmes financiers/comptables majeurs ou aux procédures judiciaires qui frappent les entreprises.
« Edgar est une source d’informations inestimable pour les journalistes », affirme Nate DiCamillo, journaliste économique chez Quartz. « Je l’utilise pour être alerté rapidement sur les mesures punitives prises par la SEC contre les entreprises, et pour avoir rapidement une idée des finances des entreprises ouvertes au public. »
La SEC indique que la base de données EDGAR traite environ 3 000 dossiers par jour, qu’elle fournit chaque année au public jusqu’à 3 000 téraoctets de données, et qu’elle accueille, en moyenne, 40 000 nouveaux déposants de dossiers par an.

Les dossiers déposés auprès de la SEC comprennent :
- des comptes rendus annuels et trimestriels ;
- des circulaires d’information sur les assemblées d’actionnaires ;
- des rapports sur la rémunération des dirigeants ;
- des transactions effectuées par les personnes bien placées (les dirigeants, les administrateurs et les grands actionnaires) ;
- des informations relatives aux fusions et aux acquisitions ;
- des enregistrements et des notes d’information pour les premiers appels publics à l’épargne et autres opérations de placement ;
- des déclarations sur le financement participatif basé sur des valeurs mobilières, qui est un moyen de lever des fonds auprès de petits investisseurs individuels ou d’un grand nombre de personnes ;
- des émetteurs privés étrangers (il s’agit de certaines sociétés faisant appel public à l’épargne qui ont été créés en dehors des États-Unis et qui doivent déposer des formulaires auprès de la SEC) ;
- des comptes rendus réguliers de fonds communs de placement et de fonds négociés en bourse.
L’accès à la base de données publique est gratuit. « EDGAR crée un marché des valeurs mobilières qui est efficace, transparent et équitable, souligne Martha Steffens. Sans EDGAR, ceux qui disposent d’informations privilégiées pourraient en tirer profit au détriment du grand public. »
Cet article a été rédigé par la pigiste Holly Rosenkrantz.
*en anglais