En 2007, la violence éclate au Kenya après l’élection présidentielle. Pour aider à la stopper, quelques journalistes amateurs de technologie créent un site Web – puis, plus tard, une appli – qui permet aux citoyens de signaler des incidents en temps réel par courriels et SMS, et d’indiquer où ils se produisent. C’est ainsi qu’est né Ushahidi, dont le nom signifie « témoignage » en swahili.
Depuis, l’utilisation de la plateforme Ushahidi, disponible en open-source sur le Cloud, s’est beaucoup développée. Des particuliers et des groupes de la société civile dans le monde entier y ont eu recours non seulement pour établir des cartes lors de catastrophes naturelles, d’épidémies et de troubles civils, mais aussi pour promouvoir diverses causes sociales, politiques et environnementales.
Exemple, lors des incendies de forêts en Russie en 2010, les cartes collaboratives ont permis de mettre en contact les secours avec les personnes en danger. Idem lors du séisme en Haïti en 2010 et lors du tremblement de terre et du tsunami au Japon en 2011. C’est aussi grâce à Ushahidi que la Carte pour la reconstruction de Christchurch en Nouvelle-Zélande a été rapidement établie suite au tremblement de terre de 2011. Enfin, la plateforme a permis également de dresser la carte du conflit syrien* qui vise à aider les agences humanitaires à acheminer des secours aux victimes de la guerre civile et de la brutalité de l’ÉI.
Le site Web initial d’Ushahidi s’est transformé en une plateforme open-source qui facilite la collecte d’informations. Les données réunies à partir de diverses sources – textos, courriels, Facebook, Twitter, YouTube et Flickr – sont utilisées pour établir des cartes interactives. Le site n’accepte pas de financement de la part de gouvernements mais compte sur les subventions philanthropiques et le revenu généré par ses clients de logiciels sur mesure.
Le groupe sans but lucratif kényan a développé d’autres outils en plus de la plateforme Ushahidi :
- Crowdmap facilite la cartographie collaborative, en temps réel et avec géolocalisation.
- CrisisNET aide à identifier et à consolider les informations les plus importantes collectées grâce au crowdsourcing pendant une crise.
- Ping, un « outil de contrôle lors d’une urgence », est un système SMS d’alerte et de réponse qui permet de déterminer si une personne est en sécurité.
- Watertracker a été mis au point pour surveiller le fonctionnement de puits dans les régions reculées de l’Afghanistan par le biais de la plateforme Ushahidi.
- SwiftRiver sert à filtrer rapidement l’avalanche d’informations envoyées en temps réel par les particuliers, à l’analyser et à suivre les tendances qui se dessinent. (Ushahidi ne se charge plus de SwiftRiver, mais le programme est open-source et disponible au public sur GitHub où d’autres peuvent continuer à le développer.)

En 2013, Ushaihidi a lancé BRCK*, un router Wi-Fi auquel on peut connecter jusqu’à 20 appareils à partir d’une connexion Internet. Il peut être utilisé en tant que modem 3G et 4G avec différentes configurations, programmé et surveillé à distance ; BRCK peut aussi envoyer des alertes par texto lorsqu’il n’a plus de courant.
Ushahidi a inspiré d’autres innovateurs comme le Nairobi Innovation Hub, dit iHub*. Ce centre d’innovation de Nairobi est un incubateur de nouvelles idées technologiques en Afrique qui met à disposition des entrepreneurs, des concepteurs, des programmeurs et des chercheurs un labo communautaire. Il attire aussi des investisseurs avec des technologies très prometteuses. Depuis sa création, plus de 150 startups ont tiré parti du iHub.
Est-ce que votre quartier a besoin d’un moyen plus rapide de communiquer sur un sujet particulier ? Téléchargez le logiciel gratuit pour établir une carte interactive indiquant des informations en temps réel et pour filtrer des données en continu, ou découvrez d’autres innovations Ushahidi*.
*en anglais