Ce Philippin veut lutter contre la violence chronique avec le métier de soudeur

Bryan Alegado est né à Parang, une ville côtière de la région de Mindanao, dans le sud des Philippines, où la pauvreté et la violence lui laissaient peu de chances d’avoir une carrière.

Et pourtant, Bryan Alegado s’en sort grâce à des compétences acquises dans le cadre d’un programme de formation professionnelle financé par les États-Unis et destiné aux jeunes qui ont abandonné l’école. C’est comme ça qu’il a appris à souder. Aujourd’hui, il fabrique des panneaux de signalisation routière en métal, des portails d’écoles, des grillages de fenêtres et des clôtures de toutes sortes. Il gagne sa vie en contribuant à la sécurité de sa collectivité.

La formation que Bryan Alegado a suivie fait part partie du Projet de développement pour la jeunesse de Mindanao, qui est mis en œuvre en partenariat avec le gouvernement des Philippines et qui a bénéficié à 16 000 jeunes de la région.

Un jeune en train d’utiliser un serre-joint contre un plafond (Leoncio M. Rodaje pour l’USAID)
« J’avais besoin de compétences fiables pour avoir un emploi plus stable », explique Bryan Alegado à propos de sa décision de suivre une formation. (Leoncio M. Rodaje pour l’USAID)

Une famille déchirée par les conflits

Quand il était plus jeune, Bryan Alegado a perdu son père, abattu dans une ville voisine dans le cadre d’un règlement de comptes, appelé « rido » aux Philippines. À Mindanao, ces affrontements font de nombreuses victimes, entravent l’économie et déplacent des familles.

Pour Bryan Alegado, cela signifiait quitter l’école pour chercher du travail. Son objectif : subvenir aux besoins de sa famille… et tenir sa promesse de venger le meurtre de son père.

Dans certaines des zones les plus touchées par la pauvreté à Mindanao, un jeune sur six n’est pas scolarisé. Ces jeunes sont souvent recrutés pour se battre pour une idéologie islamique extrémiste, attirés par l’argent et la promesse de revenus stables.

Deux personnes regardant une troisième en train de souder du métal (Leoncio M. Rodaje pour l’USAID)
Outre le métier de soudeur, le programme offre aussi des compétences en leadership et en collaboration au sein d’équipes ainsi que des connaissances en finances et en entrepreneuriat. (Leoncio M. Rodaje pour l’USAID)

Découvrir une voie meilleure

Mais Bryan Alegado a choisi de s’inscrire au Projet de développement pour la jeunesse de Mindanao et d’apprendre le métier de soudeur. Après quatre mois d’assiduité parfaite, il a obtenu son certificat national de compétence délivré par l’Autorité philippine de l’éducation et des compétences techniques.

« Après avoir fini ce cours, je me suis senti vraiment bien dans ma peau », confie-t-il. Et il a maintenant renoncé à venger la mort de son père. « Je n’ai qu’un seul souvenir de mon père, dit-il. Il conduisait un camion de service et il m’a souri. Ce souvenir me remplit d’espoir pendant que je cherche à réaliser mon rêve. Où qu’il soit, je sais qu’il est en train de me sourire, et je veux faire en sorte qu’il soit fier de moi. »

Depuis 2013, le projet de développement pour la jeunesse, géré par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), a réussi à atteindre un tiers des zones touchées par les conflits et où les taux de décrochage scolaire sont les plus élevés.

Une version plus étoffée de cet article*, rédigée par Leoncio M. Rodaje, a été publiée sur la page web USAID/Exposure.

 

*en anglais