Elle n’a que 27 ans mais, déjà, les critiques la comparent aux légendes du jazz comme Sarah Vaughan, Billie Holiday et Ella Fitzgerald.
Cécile McLorin Salvant a remporté la compétition internationale du Thelonious Monk Institute of Jazz en 2010. Six ans plus tard, elle décrochait un Grammy pour son deuxième album, For One to Love. Elle est aussi la voix d’une campagne de pub très connue pour un parfum Chanel.
Née à Miami d’un père haïtien et d’une mère française de Guadeloupe, elle a commencé par le chant baroque puis est passée au blues et au jazz. Deux genres qu’elle a étudiés auprès du saxophoniste-clarinettiste Jean-François Bonnel au conservatoire d’Aix-en-Provence.

Des petits cabarets aux scènes des grands festivals de jazz en Suisse, au Japon et ailleurs, Cécile McLorin Salvant revêt toujours des habits de couleur vive, ainsi que des lunettes surdimensionnées : de quoi marquer les esprits avant même d’avoir émis une seule note.
Au « Grand répertoire américain de la chanson », marqué par des compositeurs comme Irving Berlin, George Gershwin, Cole Porter, Stephen Sondheim, Richard Rodgers et Lorenz Hart, la chanteuse a insufflé un nouveau dynamisme.
Son répertoire s’étend de l’ère du jazz au XXIe siècle, avec des morceaux tels que « I’ve Got My Love to Keep Me Warm » et « Anything Goes » ou « I Didn’t Know What Time It Was » et « Something’s Coming ».
Cécile a baigné très jeune dans la musique, de l’opéra aux chants folkloriques, en passant par les rythmes afro-cubains et le fado portugais.
Son père médecin et sa mère fondatrice d’une école de langue française, lui ont fait prendre des cours de piano très tôt. Elle a commencé sa formation de chant classique à 10 ans, après avoir regardé un concert de la chanteuse galloise Charlotte Church à la télé.
Adolescente, Cécile McLorin Salvant adorait écouter les disques de sa mère, dont les albums de Sarah Vaughan, la chanteuse de big band qui a adapté son registre d’opéra au jazz. « Tout ce que je voulais, c’était lui ressembler », confie-t-elle à la radio NPR en 2015.
Sarah Vaughan n’est pas la seule chanteuse de jazz que Cécile aimait imiter. Mais « plus j’écoutais, (…) plus je comprenais que j’avais mon propre style », ajoute-t-elle.

D’autres éléments ont influencé la jeune chanteuse, comme ces enregistrements datant des tout débuts du jazz que lui prêtait Jean-François Bonnel. Aujourd’hui, Cécile McLorin Salvant interprète des ballades tristes et des chansons romantiques, toujours dans un style bien à elle.
« Je n’ai jamais eu envie d’avoir une voix bien propre et jolie, explique-t-elle. J’ai toujours voulu garder un certain naturel dans ma voix. J’aimerais bien qu’elle soit plus brute. »
Mais qu’elle soit brute ou lisse, en tout cas, cette voix est là pour durer.