« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. » C’est ainsi que s’ouvre la Déclaration universelle des droits de l’homme. Qu’on la lise en abkhaz ou en zoulou, ou dans toute autre langue, la déclaration symbolise le patrimoine commun à toute l’humanité.

C’est donc une bonne chose que des intellectuels de tous les continents aient contribué à la rédaction de cet énoncé fondamental des droits humains. Et comme il se doit, on célèbre la Journée des droits de l’homme le 10 décembre, date à laquelle la déclaration a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies.

Comment définir les droits de l’homme ?

C’est à la toute première session des Nations unies, en 1945, que le Panaméen Ricardo Alfaro soumet la proposition d’un énoncé international des droits de l’homme. Sa rédaction est déléguée à la Commission de l’ONU sur les droits de l’homme, nouvellement créée. La tâche est de taille. Pour être couronné de succès, le document devra refléter le sens fondamental des « droits humains » et obtenir l’approbation de la communauté internationale dans toute sa diversité. L’ancienne Première Dame Eleanor Roosevelt, en sa qualité de présidente de la commission, n’est pas perturbée par l’étendue de ces défis. « Nous forgeons notre propre histoire, explique-t-elle. Il est bien plus raisonnable d’espérer que de ne pas espérer, de tenter plutôt que de ne pas le faire. »

Charles Malik assis à un bureau (ONU)
Le diplomate libanais Charles Malik a contribué à donner aux droits de l’homme une définition durable et inclusive. (ONU)

Une équipe extraordinaire de diplomates internationaux s’attelle à la tâche. On examine les constitutions de tous les États membres de l’ONU et d’autres documents ; discussions et débats sont à l’ordre du jour. Le Libanais Charles Malik est un défenseur ardu des droits naturels. Le Chinois Zhang Pengjun apporte une vision confucéenne. C’est à deux avocats, le Canadien John Humphrey et le Français René Cassin, que revient la tâche de rédiger le texte initial.

Puis, des délégués de l’ensemble de la communauté mondiale peaufinent le document. Ceux de l’Amérique latine demandent d’y inclure des droits socio-économiques. Ceux de l’Égypte renforcent le passage sur l’universalité. Et pour faire reconnaître les droits des femmes, les représentants de l’Inde, de la République dominicaine et du Danemark montent au créneau.

On poursuit les discussions pendant plus de 80 séances. On tient des débats sur plus de 160 amendements. Mais enfin, on arrive à un consensus.

« Des milliers d’esprits et de mains ont contribué à sa réalisation », devait dire Charles Malik en soumettant la déclaration à un vote final lors de l’Assemblée générale des Nations unies. Un silence digne de l’occasion plane sur les diplomates réunis, les membres de la presse et l’ensemble de l’auditoire.

Au bout du compte, 48 pays votent en faveur de la déclaration ; personne ne vote contre. Les 30 articles qui la composent détiennent la promesse des droits fondamentaux, économiques, sociaux, politiques, culturels et civiques, et aussi celle d’une vie libérée de la misère et de la peur.

Le legs durable de la Déclaration universelle des droits de l’homme

Gros plan de Nelson Mandela (© AP Images)
L’ancien président sud-africain Nelson Mandela s’est appuyé sur la Déclaration universelle des droits de l’homme. (© AP Images)

La déclaration a eu un effet considérable. Sur elle repose le droit international. Ses termes ont été incorporés dans les constitutions de nombreux pays, dont le Costa Rica, le Salvador, Haïti, l’Indonésie et la Jordanie.

Et, ce qui est encore plus important peut-être, c’est qu’elle continue à inspirer des hommes et des femmes du monde entier. Le Sud-Africain Nelson Mandela devait dire, cinquante ans après son adoption : « Pour ceux qui ont dû lutter pour leur émancipation … la Déclaration universelle des droits de l’homme a légitimé la justesse de notre cause. »

Et pour les défenseurs des droits de l’homme, de la Birmane Aung San Suu Kyi à l’Iranienne Shirin Ebadi, la déclaration a toujours été un guide et un appel à l’action. Soixante-dix ans après son adoption, la déclaration demeure l’énoncé par excellence des droits que nous avons tous en commun.

Découvrez comment vous pouvez promouvoir les droits de l’homme* dans vos communautés et célébrer la Journée des droits de l’homme avec le reste du monde sur Twitter avec #HumanRightsDay*.

 

*en anglais