Selfie d’Evangelista Chekera debout dans un bâtiment d’élevage, coiffée d’un chapeau, et des poulets en arrière-plan (Avec l’aimable autorisation de Evangelista Chekera)
Les équipements fabriqués par la société d’Evangelista Chekera sont destinés aux petits agriculteurs. Au Zimbabwe, la plupart du poulet consommé par la population est produit par de petites exploitations agricoles. (Avec l’aimable autorisation de Evangelista Chekera)

Et si la volaille permettait de nourrir le monde ? C’est la conviction de cette agricultrice du Zimbabwe.

Evangelista Chekera n’a que 10 ans quand elle commence à s’intéresser à l’agriculture. C’est son père qui lui fait comprendre l’importance d’investir dans ce secteur, notamment en lui faisant lire des brochures de séminaires agricoles. Et durant ses études, Evangelista excelle dans les cours d’agriculture.

« Plus tard dans ma vie, je me suis rendu compte que je voulais avoir un impact important sur l’industrie alimentaire, confie-t-elle à ShareAmerica. Ça me désolait de voir les petits agriculteurs faire de mauvais choix à cause de leur manque de connaissances. »

Quant à sa conviction du potentiel du poulet, Evangelista l’a affichée dès qu’elle a choisi le nom de son entreprise : Passion Poultry (passion pour la volaille).

Sa société a créé un dispositif qui réduit le taux de mortalité chez les poussins ainsi qu’un système pour faciliter l’abattage des volailles. La première invention permet aux éleveurs de gérer la période de couvaison, quand les poussins n’ont que quelques semaines. Evangelista a obtenu deux brevets pour ses innovations.

Une ancienne des TechWomen

Les qualités de cheffe de file d’Evangelista lui ont valu d’être sélectionnée pour participer à TechWomen*. Ce programme d’échange du département d’État des États-Unis s’appuie sur le réseautage et le mentorat pour aider les femmes d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient à faire progresser leur carrière en sciences, en technologie, en ingénierie et en mathématiques (STIM).

Evangelista fait partie des plus de 100 participantes à TechWomen qui ont séjourné aux États-Unis en début d’année. Le programme a été lancé en 2011.

La cheffe d’entreprise zimbabwéenne explique que son formateur des Techwomen lui a appris à monter une équipe compétente, et qu’un de ses mentors lui a donné des conseils sur le maintien d’un équilibre entre la vie professionnelle et la vie familiale.

Evangelista Chekera accoudée à un dispositif d’abattage contenant quatre poulets (Avec l’aimable autorisation d’Evangelista Chekera)
Evangelista Chekera se tient à côté d’un dispositif d’abattage de la volaille qu’elle a conçu pour les petits agriculteurs. Le système simplifie l’abattage. (Avec l’aimable autorisation d’Evangelista Chekera)

Evangelista Chekera estime que les petites exploitations agricoles ont leur rôle à jouer face aux besoins des populations, aussi bien en matière de nourriture que d’autonomie financière. Sur le site de son entreprise, elle partage des blogs présentant des méthodes pour accroître la productivité agricole. Ses publications comprennent aussi des statistiques détaillées et traitent de questions plus vastes, telles que la faim et la nutrition.

« Je pense que ces agriculteurs peuvent bâtir des entreprises durables, générer des revenus et subvenir aux besoins de leur famille avec les informations que je partage », affirme-t-elle.

Evangelista ajoute qu’il serait bon pour les agriculteurs africains d’utiliser davantage les technologies de prédictions météorologiques. Quant aux femmes qui envisagent de faire carrière l’agriculture, elles ont peut-être déjà les compétences nécessaires, fait remarquer Evangelista.

« Les femmes sont déjà dans le domaine des STIM, mais elles n’en sont tout simplement pas conscientes, lance-t-elle. En fait, je ne le savais pas moi-même avant qu’un de mes mentors ne me le dise. »

 

*en anglais