
La compagnie aérienne Mahan Air est la plus grande des lignes commerciales iraniennes. Cependant, elle ne se limite pas à assurer les déplacements de passagers ; elle transporte aussi des armes et des fonds destinés au terrorisme et à la violence dans tout le Moyen-Orient.
C’est la conclusion à laquelle est parvenu le département du Trésor des États-Unis* qui a découvert il y a quelques mois plusieurs compagnies et réseaux ayant fourni des pièces détachées et des services à Mahan Air et à d’autres lignes aériennes iraniennes moins importantes.
Treasury targets procurement networks and 31 aircraft associated with Mahan Air and other designated Iranian airlines: https://t.co/o9PpkTKVl4
— Treasury Department (@USTreasury) May 24, 2018
Le Trésor cible les réseaux d’approvisionnement et 31 avions associés à Mahan Air et à d’autres compagnies aériennes iraniennes [spécifiquement] désignées [comme terroristes internationaux] : https://home.treasury.gov/news/press-releases/sm0395 …
Cette mesure est la dernière d’une série qui remonte à 2011 quand les États-Unis ont sanctionné Mahan Air en raison du soutien financier, matériel et technique qu’elle fournit à la Brigade des gardiens de la révolution islamique-Force Al-Qods, le groupe de forces spéciales qui a joué un rôle crucial dans la déstabilisation de la région sous la houlette de Téhéran.
Katherine Bauer, du Washington Institute for Near East Policy, a déclaré : « Essentiellement, cette compagnie est impliquée dans le transport de combattants et d’autres ressources pour soutenir les activités de l’Iran en Syrie et pour appuyer le Hezbollah libanais et d’autres actions malveillantes dans la région. »
À cette fin, Mahan Air a contourné les procédures normales de sécurité régissant les vols commerciaux. « Elle a manipulé les manifestes de vol pour dissimuler la présence à bord de responsables de la force Qods lors de leurs déplacements, et a fait de même dans le cas du Hezbollah libanais », a précisé Mme Bauer.

D’après le département du Trésor, la compagnie Mahan Air emploie fréquemment des sociétés-écrans dans le monde entier pour acquérir les pièces de rechange et faire les réparations nécessaires à ses avions afin qu’ils puissent continuer à voler malgré les sanctions imposées sur elle. « Ces pratiques trompeuses dont se servent ces compagnies aériennes pour obtenir illégalement des services et des produits américains sont un autre exemple de la duplicité du régime iranien », a déclaré le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin dans un communiqué.
Le gouvernement iranien a déjà eu recours à Mahan Air pour se procurer ces biens et services par le passé : avant, pendant et après la participation des États-Unis aux négociations de l’accord sur le nucléaire iranien, de janvier 2016 à mai 2018.
En fait, l’accord aurait aidé l’Iran à élargir les opérations de Mahan Air, a noté Katherine Bauer, du fait que l’allègement des sanctions a conduit certains pays à recommencer à faire des affaires dans le pays et a augmenté les déplacements vers cette destination.
D’après son site web, la compagnie Mahan Air assure actuellement 42 vols internationaux.
Le secrétaire au Trésor Mnuchin a averti que faire des affaires avec Mahan Air – y compris avec ses services au sol et de billetterie, ainsi qu’avec ses agents de vente – est passible de sanctions.
« Les pays et les compagnies de par le monde doivent prendre note des risques associés à l’octroi de droits d’atterrissage et de services d’aviation à des compagnies aériennes que l’Iran utilise pour exporter le terrorisme à toute la région », a souligné M. Mnuchin en annonçant* les sanctions imposées.
*en anglais