Sydney Chaffee, nommée « prof de l’année » 2017 aux États-Unis, compte essayer de nouvelles méthodes qu’elle a découvertes dans des écoles au Moyen-Orient et en Afrique.
« Quand j’étais à Gordon College à Haïfa, en Israël, j’ai été fascinée par l’aspect futuriste de leurs salles de classe », se souvient la jeune femme qui enseigne l’histoire et l’anglais à Boston depuis dix ans. Elle va réaménager sa salle pour que ses élèves « puissent s’asseoir où ils veulent » et avoir ainsi plus de choix sur la manière dont ils veulent travailler. « J’ai envie d’essayer, même s’il va falloir que j’arrange ma salle un peu différemment. »
Haïfa, située sur les bords de la Méditerranée, a été l’une des étapes de Sydney lors de la tournée qu’elle a effectuée récemment en Israël, dans les territoires palestiniens et en Éthiopie, dans le cadre d’un programme du département d’État des États-Unis. Un thème discuté pendant cette tournée : les « charter schools » américaines, comme la Codman Academy Charter Public School à Boston où enseigne Sydney.
En tant que charter school, la Codman Academy est soumise aux mêmes tests de niveau que les autres écoles publiques du Massachusetts, mais elle a davantage d’autonomie pour innover et expérimenter des méthodes d’enseignement, explique Sydney. Les charters schools doivent alors transmettre les méthodes innovantes qui fonctionnent bien au système scolaire public traditionnel afin d’aider le plus d’écoles possible à les mettre en œuvre.
« C’est gagnant-gagnant. Je bénéficie autant de l’expérience de mes collègues d’écoles traditionnelles qu’ils bénéficient de la mienne, et c’est comme ça que le système scolaire marche le mieux, quand des écoles utilisant des méthodes différentes partagent leurs bonnes pratiques dans l’intérêt de leurs élèves », affirme Sydney.

Au cours de ses voyages, Sydney a fait escale à Tel-Aviv (Israël), Jérusalem, Ramallah (Cisjordanie) et Addis-Abeba (Éthiopie) où elle a découvert d’autres méthodes d’enseignement et partagé son expérience personnelle.
À Ramallah, elle a fait la connaissance de Hanan al-Hroub, enseignante palestinienne à l’école primaire et lauréate du prix Global Teacher 2016. « Même si Hanan et moi enseignons dans deux mondes différents, nous partageons la même passion pour l’enseignement et la même affection envers nos élèves », souligne Sydney.
À Addis-Abeba, Sydney a été prise au dépourvu quand un homme lui a demandé à quoi ça servait d’apprendre. « Cette question m’a vraiment frappée parce que je n’avais jamais eu à y répondre. J’ai réalisé que pour moi, l’une des grandes raisons, c’est d’établir des connexions, et c’est ça que je faisais en Éthiopie », a-t-elle dit à propos de ses rencontres avec des éducateurs dont le travail avait beaucoup en commun avec le sien.

Dans sa classe à Boston, Sydney insiste sur les thèmes de la justice et de l’injustice. « Nous nous penchons sur les moments de l’histoire où les gens ont été victimes d’injustice, et nous examinons la façon dont ils ont lutté pour la justice et ont défini [ce concept] à différentes époques et dans différents endroits. »
Sydney se dit ravie d’être allée au Moyen-Orient et en Afrique pour « discuter avec toutes sortes de personnes de l’histoire du pays et des conflits là-bas. Je vais rapporter beaucoup de ce que j’ai appris et de ces perceptions dans mes cours. »
Cet article a été écrit par la rédactrice indépendante Maeve Allsup.
Qu’est-ce qu’une charter school ?
Une charter school est une école publique indépendante régie par une « charte » qui lui accorde plus de souplesse et de liberté dans son programme d’études que les écoles publiques traditionnelles.
La première charter school a ouvert ses portes à Saint Paul (Minnesota), en 1992.
Aujourd’hui, plus de 3 millions d’élèves aux États-Unis sont inscrits dans près de 7 000 charter schools.