Les agents de santé communautaires en Tanzanie rencontrent diverses formes de résistance lorsqu’ils encouragent les gens à se faire vacciner contre la COVID-19.
Certaines personnes vivent loin des centres de santé. D’autres ne savent pas qu’un vaccin pourrait leur sauver la vie. Un homme a rétorqué à Beata Mayok, agente de santé communautaire de la région d’Arusha, que sa famille avait été sauvée par sa foi. « On n’a pas besoin de vos vaccins », a-t-il ajouté.
Les agents de santé, comme Beata Mayok, du centre de santé de Moivaro, près de la ville d’Arusha, sensibilisent les gens à l’importance de se faire vacciner. « Ils sont nourris de fausses informations sur les vaccins, et nous, on présente les choses telles qu’elles sont », explique-t-elle.

Les agents de santé communautaires transmettent des informations fiables sur les vaccins dans la langue locale. Le swahili est la langue nationale de la Tanzanie, mais environ 125 autres sont également parlées dans le pays.
Soutenir les travailleurs de la santé
Combler les lacunes en matière d’information, source de réticence à la vaccination contre la COVID-19, est l’un des piliers du Plan d’action mondial que les États-Unis et des pays partenaires ont annoncé en février pour accroître la couverture vaccinale contre cette maladie dans le monde.
L’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), avec le soutien de l’Initiative d’accès mondial aux vaccins (Global VAX) du gouvernement américain, collabore avec le gouvernement tanzanien et d’autres partenaires pour combattre la désinformation, changer les attitudes et augmenter le taux de vaccination.
L’USAID élargit la couverture vaccinale contre la COVID-19 dans de nombreux pays africains, notamment en soutenant des sites de vaccination de masse en Ouganda, en apportant son concours aux agents de santé en Zambie et en contribuant à la formation des infirmières au Kenya pour qu’elles sachent traiter les patients atteints de la COVID-19 avec de l’oxygène médical.
En Tanzanie, les États-Unis ont consacré 25 millions de dollars à des actions visant à accroître la confiance dans les vaccins contre la COVID-19 et à rendre les sites de vaccination plus accessibles. Ils ont également fait don de plus de 7 millions de doses* de vaccin au pays.

Grâce à cette mobilisation, le taux de vaccination contre la COVID-19 en Tanzanie a plus que triplé en un peu plus de deux mois. Au 19 août, 54 % de la population éligible de Tanzanie avait été entièrement vaccinée contre cette maladie, ce qui rapproche la Tanzanie de l’objectif qu’elle s’est fixé, à savoir vacciner 70 % des personnes âgées de plus de 18 ans.
Surmonter les difficultés de l’accès aux vaccins
Pour accroître la confiance dans les vaccins contre la COVID-19, Beata Mayok et ses collègues sollicitent le concours des chefs religieux et communautaires, et elles vont à la rencontre des personnes qui vivent un peu trop loin des dispensaires.
« On va de maison en maison, et parfois on assiste à des réunions de village, on se rend sur les marchés et dans les églises », explique Beata. Ces stratégies ont permis aux agents de santé de vacciner près de 2 900 personnes en un mois, soit plusieurs fois le nombre de personnes vaccinées au cours des six mois précédents, lorsque les vaccins étaient administrés principalement dans les dispensaires.

L’une des personnes vaccinées, Lawrence Laban, 65 ans, affirme ne plus craindre de contracter la COVID-19.
« Depuis que les médecins sont venus chez moi et qu’ils m’ont expliqué que, compte tenu de mon âge, je suis à risque, j’ai décidé de me faire vacciner », déclare-t-il.
Une version de cet article* a été publiée sur Medium.
*en anglais