Commémoration du 8 mai 1945 à l’heure de la guerre en Ukraine

Photo en noir et blanc d’une foule en liesse agitant des drapeaux américains et britanniques dans la rue (© AP Images)
Une foule se rassemble à Londres le 7 mai 1945 pour écouter l’annonce de la capitulation sans condition de l’Allemagne. (© AP Images)

Le 8 mai 1945, jour de la victoire des Alliés contre l’Allemagne nazie, marque la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe.

L’événement rappelle également l’époque où l’Union soviétique, formée alors de la Russie, de l’Ukraine et d’autres territoires, s’est battue aux côtés des États-Unis, du Royaume-Uni et d’autres nations contre un ennemi inhumain qui leur était commun.

Aujourd’hui, c’est le président russe Vladimir Poutine qui persiste à mener une guerre d’agression cruelle, usant de méthodes semblables à celles de l’Allemagne nazie.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les soldats ukrainiens ont combattu aux côtés des soldats russes dans les rangs de l’Armée rouge. Les combats face aux nazis et à leurs alliés ont entraîné la mort de 24 millions de civils et de militaires* chez les Soviétiques.

Malgré cela, le 24 février, Poutine a annoncé qu’il allait « dénazifier » l’Ukraine : il a lancé une invasion à grande échelle, préméditée, sans provocation et injustifiée de ce pays, lequel a non seulement contribué à la lutte contre le nazisme, mais est aujourd’hui dirigé par un président d’origine juive, Volodymyr Zelensky.

La référence aux nazis par Poutine pour justifier son invasion de l’Ukraine a été condamnée par de nombreux pays du monde, qui ont dénoncé les stéréotypes et sa distorsion de la réalité. Sans compter le fait qu’il tente de réécrire l’histoire.

Les faits historiques

Photo en noir et blanc d’un homme assis à un bureau et regardant des documents, et d’autres hommes à ses côté et derrière lui (© Ministère de la Défense du Reich /AP Images)
Le commissaire soviétique aux Affaires étrangères Viatcheslav Mikhaïlovitch Molotov, assis, signe le pacte de non-agression germano-soviétique à Moscou le 23 août 1939, quelques jours avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Derrière lui se tiennent notamment le secrétaire général du parti communiste Joseph Staline (deuxième en partant de la droite) et le ministre des Affaires étrangères du Reich allemand Joachim von Ribbentrop (au milieu). (© Ministère de la Défense du Reich/AP Images)

Poutine se plait à accuser ses victimes d’être des nazis, mais il est important de se souvenir qu’en 1939, l’Allemagne nazie et l’U.R.S.S. ont signé un pacte de non-agression. Quelques jours plus tard, l’Allemagne puis l’Union soviétique ont envahi la Pologne, mettant fin à son indépendance et divisant non seulement le pays, mais une grande partie de l’Europe de l’Est. Ce n’est qu’après l’attaque surprise lancée en juin 1941 par les Allemands contre l’URSS que celle-ci a rejoint la lutte contre les nazis.

Malgré cela, les États-Unis ont fortement contribué au succès final de l’Armée rouge. De 1941 à 1945, les Américains ont envoyé aux Soviétiques des biens et des services à hauteur de 11,3 milliards de dollars (l’équivalent de 180 milliards de dollars aujourd’hui).

Il faut savoir également que lorsqu’ils ont libéré les pays européens du joug des nazis, les Alliés occidentaux, dont les États-Unis et le Royaume-Uni, se sont employés à protéger la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de ces pays. Les Soviétiques, eux, ont imposé leur système économique et politique communiste aux pays d’Europe de l’Est. Au cours des décennies qui ont suivi, Moscou est intervenue militairement en Pologne, en Hongrie et en Tchécoslovaquie pour refuser à ces nations la possibilité de choisir les institutions et le mode de vie qui leur plaisaient.

Photo en noir et blanc d’une foule dans la rue autour d’un char militaire (© PhotoQuest/Getty Images)
Des citoyens non armés huent l’invasion de Prague par les forces militaires soviétiques en août 1968. (© PhotoQuest/Getty Images)

Et l’histoire ne s’arrête pas là : après la guerre, les États-Unis ont lancé le plan Marshall. Il s’agissait d’un énorme plan d’aide économique accordé en 1948 pour la reconstruction du continent. Mais Moscou a interdit aux pays communistes de percevoir cette aide.

Quelles conclusions tirer ?

Il existe encore des gens qui se souviennent du temps où Moscou était du côté d’Hitler, où les troupes de Moscou brutalisaient la Pologne, et où, bien après le départ des nazis, les forces de Moscou réprimaient la liberté en Hongrie et en Tchécoslovaquie.

Aujourd’hui, les forces de Poutine sont en Ukraine. Il affirme que c’est pour combattre le nazisme. Mais l’histoire le contredit.

 

*en anglais