Comment certains pays font participer les citoyens à la vie politique

Gros plan sur la main d’un petit garçon peinte en rouge, avec le mot « si » sur la paume (© AP Images)
La participation des citoyens commence à un jeune âge, comme le montre clairement ce petit garçon colombien. Avec le mot « oui » en espagnol peint sur sa main, il affiche son soutien à un accord de paix. (© AP Images)

Les mots « gouvernement » et « ouvert » ne devraient jamais s’exclure mutuellement. Et heureusement, de plus en plus de gouvernements nationaux donnent l’exemple en faisant preuve d’une transparence accrue.

Lancé en 2011, le Partenariat pour un gouvernement ouvert*, compte aujourd’hui 75 pays membres. Ces pays permettent à leurs citoyens de scruter les agissements du gouvernement. Ils leur donnent accès aux documents et procès-verbaux officiels par ordinateur ou sur un téléphone portable, et répondent aux citoyens par le biais d’outils numériques. Ils invitent également les citoyens à aider à détecter et à combattre la corruption de fonctionnaires.

De grands pays développés ainsi que des nations plus petites, comme l’Estonie, le Chili, le Costa Rica et Singapour, font partie du haut du classement mondial des pays disposant d’un gouvernement ouvert*, établi par le World Justice Project, une ONG internationale. D’autres pays font des progrès importants :

Tunisie

Un homme, au milieu d’une foule, le poing en l’air (© AP Images)
Célébrant l’anniversaire du Printemps arabe, en janvier 2016, les Tunisiens se réjouissent de cette nouvelle ère de régime démocratique qui inclut de nouvelles lois leur permettant de communiquer en ligne avec les représentants du gouvernement. (© AP Images)
  • publie sur internet des données sur les secteurs du pétrole et du gaz ;
  • gère un site internet qui dirige les demandes d’informations vers les organismes gouvernementaux concernés ;
  • invite le public à donner son avis en ligne sur les politiques ;
  • permet aux citoyens de payer leurs factures sur internet ou à l’aide d’appareils mobiles ;
  • publie une version du « budget citoyen » en termes accessibles à tous.

Kenya

Quatre Africaines, portant des vêtements aux couleurs vives, en file indienne (© AP Images)
Des Kényanes font la queue pour voter, en 2010, à Ngong, à une quarantaine de kilomètres de Nairobi. Aujourd’hui, les citoyens ayant accès à un ordinateur peuvent s’inscrire sur les listes électorales et être informés des choix qui leur seront proposés aux élections à venir. (© AP Images)
  • gère une plateforme en ligne où les citoyens peuvent déposer des demandes de certificats de mariage, de permis de conduire, de passeports et d’autres documents ;
  • publie des données de recensement et des rapports officiels sur une plateforme de données ouvertes ;
  • construit un réseau de centres multiservices pour fournir un soutien informatique aux personnes qui n’ont pas internet ni d’appareil mobile pour qu’elles puissent utiliser les services publics en ligne ;
  • permet de s’inscrire sur les listes électorales sur internet et fournit des informations sur les candidats.

Colombie

  • permet à ses citoyens de suivre en ligne les agissements du gouvernement et les invite à faire part de leurs commentaires ;
  • achète des biens et des services en ligne, avec son système d’e-approvisionnement, ce qui se traduit par davantage d’efficacité et de transparence, et des coûts moins élevés ;
  • édicte des mesures de lutte contre la corruption et d’accès à l’information, et prévoit de créer des lois supplémentaires.

Indonésie

Un homme au milieu d’une foule, prenant un selfie (© AP Images)
Maintenant que les téléphones sont de plus en plus répandus en Indonésie – on voit ici un homme prendre un selfie avant une prière communale à Jakarta – le gouvernement souhaite que les citoyens s’en servent pour surveiller les services publics. (© AP Images)
  • permet aux citoyens de surveiller et de vérifier en ligne l’efficacité des services publics ;
  • coordonne des efforts de « gouvernement ouvert » avec une équipe dédiée dans le bureau du président ;
  • fournit une protection légale aux lanceurs d’alerte et affecte du personnel à un bureau spécial pour mettre l’information à disposition du public ;
  • organise des débats publics sur les plans de développement au niveau national et régional.

Roumanie

  • fournit un accès public en ligne aux revenus et aux dépenses du gouvernement ;
  • invite les citoyens à donner leur avis en ligne sur les services et les propositions de politiques ;
  • publie sur internet 2 millions de décisions de justice et compile des statistiques qui permettent d’évaluer les tribunaux ;
  • avec un Premier ministre et un ministre qui supervisent les activités de transparence, organise des assemblées mensuelles, des hackathons et des formations, et célèbre la semaine du « gouvernement ouvert ».

 

*en anglais