
Andela voit les choses en grand.
L’objectif de cette entreprise de développement de talents et de logiciels basée à New York est de découvrir et de préparer les meilleurs développeurs de logiciels d’Afrique – et elle en recherche des milliers.
Depuis qu’elle a installé des sites de formation à Lagos et à Nairobi, Andela a reçu plus de 40 000 demandes d’inscription. Elle a retenu 250 candidatures à des stages rémunérés de quatre ans dans quelques-unes des plus grandes entreprises du secteur de la tech, y compris Udacity, Microsoft et Facebook.
Andela a récemment bénéficié d’un vote de confiance à hauteur de 24 millions de dollars de la part de plusieurs sources de capital-risque, dont l’Initiative Chan Zuckerberg*, établie par le fondateur de Facebook Mark Zuckerberg et son épouse Priscilla Chan.

« On s’est donné pour mission de découvrir la prochaine génération de leaders de la tech africaine et de propulser leur carrière », explique la co-fondatrice et directrice des opérations d’Andela, Christina Sass.
Les objectifs et les résultats de cette firme new-yorkaise à vocation sociale lui ont valu un Prix d’excellence de l’entrepreneuriat 2016 (ACE), décerné par le secrétaire d’État. Une récompense remise aux entreprises qui symbolisent le meilleur des valeurs américaines dans la manière dont elles gèrent leurs opérations à l’étranger.
Les clients de marque d’Andela font travailler les jeunes recrues à distance sur leurs projets de conception de logiciels. Pour faire la connaissance des équipes techniques des entreprises avec lesquelles ils vont collaborer, les stagiaires font des séjours de plusieurs semaines aux États-Unis, notamment en Californie, à New York et à Boston.
La moyenne d’âge des stagiaires est de moins de 25 ans. Un sur cinq est une femme. La plupart d’entre eux sont titulaires de diplômes en informatique ou en ingénierie. Mais avant d’être sélectionnés pour leur stage rémunéré, beaucoup « étaient sous-employés à un degré incroyable, coincés dans des banques à faire du traitement d’information, ou à la recherche d’un job », souligne Christina Sass.

Tolulope Komolafe se trouvait dans cette dernière catégorie. Elle était enseignante depuis un an et cherchait un emploi plus stimulant quand elle a entendu parler d’Andela. Aujourd’hui, elle fait partie d’une équipe qui code pour Everplans, une entreprise de New York qui aide les familles à planifier les soins de fin de vie.
« J’ai toujours aimé les jeux vidéo et voulu savoir comment ils fonctionnaient », explique la jeune stagiaire de 26 ans qui a étudié la programmation informatique à l’aide de manuels. Elle n’avait jamais travaillé sur un ordinateur portable avant sa dernière année d’études universitaires.
J’espère devenir « une leader du secteur de la tech, à la tête de mon entreprise. Je suis convaincue que je peux rivaliser avec n’importe quel développeur des quatre coins du monde », déclare-t-elle.
Les jeunes formés par Andela ne sont pas obligés de rester en Afrique, mais les fondateurs de l’entreprise espèrent qu’ils décideront de le faire.
Les autres lauréats du prix ACE 2016 sont :
- Bureo qui recycle en skateboards de vieux filets de pêche récupérés au Chili, et Interface qui se sert de ceux récupérés aux Philippines pour fabriquer des tapis modulaires ;
- General Electric, pour avoir créé un centre d’affaires exclusivement féminin en Arabie saoudite ;
- McDonald’s Deutschland, pour avoir embauché des centaines de réfugiés ;
- Sociedad Minera Cerro Verde, une société appartenant à majorité au géant du cuivre Freeport-McMoRan, pour avoir construit une usine de traitement des eaux usées dans la ville d’Arequipa, au Pérou, dans le cadre de son élargissement.
*en anglais