
Inquiète pour sa sécurité, une arbitre d’échec iranienne refuse de rentrer chez elle après la publication de photos qui la montrent en train d’arbitrer un match d’échec international sans porter le voile exigé dans son pays.
À 32 ans, Shohreh Bayat est une ancienne secrétaire générale de la fédération iranienne d’échec. Elle affirme qu’elle portait un hijab, bien qu’il ne semble pas apparaître sur certains des clichés circulant sur internet. En outre, elle ne pense pas que le port du voile devrait être exigé par la loi.
« Les gens devraient avoir le droit de choisir la façon dont ils veulent s’habiller ; ils ne devraient pas être forcés », a déclaré Mme Bayat à la BBC*. « Je tolérais cela parce que je vis en Iran. Je n’avais pas d’autre choix. »
Iranian chess referee Shohreh Bayat, accused of violating her country’s Islamic dress code while officiating a women’s tournament in Russia, says she is afraid of returning to her country https://t.co/sp8Bgd8yUx pic.twitter.com/SrLtU9dv9y
— Reuters (@Reuters) January 18, 2020
Depuis la Révolution islamique de 1979, les Iraniennes sont sujettes à de nombreuses restrictions au sein d’une société autrefois prospère et moderne. Les femmes font l’objet d’une interdiction d’entrer dans les stades pour assister à des matchs de foot ou à d’autres événements sportifs, et elles risquent la prison si elles violent la loi sur le port obligatoire du hijab.
En 2019, un juge a condamné trois femmes à des peines de prison cumulées de 55 ans pour avoir protesté de manière pacifique contre le port obligatoire du hijab. Une punition que les États-Unis ont dénoncée et qualifiée de « grave violation » des droits humains fondamentaux. En mars 2019, un juge a condamné Nasrin Satoudeh, une avocate des droits de l’Homme qui défendait d’autres femmes accusées d’avoir retiré leur voile, à 148 coups de fouet et à plus de 30 ans de prison.
Mais les Iraniennes continuent de lutter pour l’égalité. Dans le cadre du mouvement Mercredi blanc, des femmes s’habillent en blanc pour protester contre le manque de choix en ce qui concerne le port du voile en public. Elles sont nombreuses à publier des photos d’elles-mêmes sans voile sur les réseaux sociaux.
En début d’année, Kimia Alizadeh, la seule médaillée olympienne d’Iran, a fait défection. Elle a accusé les responsables iraniens de sexisme et de mauvais traitements infligés aux femmes, dénonçant la loi sur le hijab et se décrivant comme « l’une des millions de femmes opprimées en Iran ».
*en anglais