Rien ne ressemble plus à un moustique qu’un autre moustique, n’est-ce pas ? Et bien non ! Surtout si on parle du virus Zika ou d’autres maladies transmises par cet insecte.
Seulement 2 des 3 000 espèces* de moustiques sont potentiellement porteuses du virus Zika aux États-Unis, mais il est difficile d’estimer précisément leur nombre, rapportent les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
Les scientifiques pourraient bien recueillir des informations plus précises sur ces insectes, agaçants, certes, mais importants. Leurs alliés dans la bataille ? Des gobelets en plastique, de l’essuie-tout marron et des adolescents étudiant la biologie.
Dans le cadre de l’Invasive Mosquito Project* du département américain de l’Agriculture, des lycéens de tous les États-Unis étudient les populations de moustiques et aident à trouver des réponses aux questions que se posent encore les scientifiques.
Une expérience simple pour un problème complexe
Comment ça marche ? D’abord, les lycéens mettent du papier autour de l’intérieur des gobelets, puis les remplissent d’eau aux deux tiers. Ensuite, ils les placent dehors et, une semaine après, le papier est couvert de petits points qui font penser à des petites taches de terre. Ce sont en fait des œufs de moustiques, et les lycéens doivent les identifier et les classifier.
À l’étape suivante, les scientifiques en herbe téléchargent leurs résultats dans une base nationale de données en crowdsourcing*. Le crowdsourcing est une méthode consistant à faire appel à la participation publique à grande échelle, notamment en ligne, pour « répartir » la résolution de problèmes sur un réseau extrêmement étendu.
L’entomologiste Lee Cohnstaedt du département américain de l’Agriculture est le coordinateur de ce programme. Il envisage déjà d’en élargir l’étendue et espère obtenir la participation d’une école sur cinq au recensement des espèces. Il a également l’intention d’adapter les plans de cours pour les élèves de collèges, les clubs de scouts et les clubs de jardinage.
Lee Cohnstaedt partage son enthousiasme avec l’Associated Press* : « Le crowdsourcing a déjà permis de collecter de meilleures données que nous aurions pu le faire seuls. »
Le virus Zika est répandu principalement sur le continent américain et peut être responsable* de malformations cérébrales importantes chez le fœtus, comme la microcéphalie.
Outre l’étude des moustiques, on a déjà eu recours au crowdsourcing pour élaborer des solutions innovantes à de nombreux problèmes complexes, comme le changement climatique, l’archéologie ou la modélisation des protéines*, par exemple.
*en anglais