Le héros des droits civiques et député américain John Lewis s’est éteint le 17 juillet à l’âge de 80 ans.
Fils de métayers d’Alabama, Lewis était une personnalité centrale du mouvement pour les droits civiques aux États-Unis. Chef de file de la revendication pacifique, il est élu à la Chambre des représentants pour l’État de Géorgie en 1987, un poste qu’il occupera jusqu’à sa mort.
À 23 ans seulement, Lewis devient directeur du Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC), ce qui fait de lui le plus jeune des Big Six, ces leaders de six organisations nationales de défense des droits civiques à l’époque de la lutte pour ces droits.
Martin Luther King Jr. en tête, les Big Six organisent la Marche sur Washington pour l’emploi et la liberté qui attire des milliers de personnes dans la capitale des États-Unis. John Lewis est le dernier à s’adresser avant que MLK ne prononce son célèbre discours « I have a dream ».

Lewis occupe la tête du cortège de manifestants pacifiques qui traversent le pont Edmund Pettus à Selma, dans l’Alabama, le 7 mars 1965, quand leur marche est réprimée dans le sang (d’où son surnom de « Bloody Sunday »). Il en ressort le crâne fracturé.
Dans ses mémoires, il évoque l’événement comme un tournant du mouvement pour les droits civiques : « Quelque chose, ce jour-là à Selma, a heurté un point sensible plus profondément que tout ce qui avait précédé. »
Au cours de ses 33 années passées au Congrès, Lewis a continué de défendre l’égalité, la justice et la liberté pour tous. En 2011, il a reçu la Médaille présidentielle de la liberté.
« Nous formons un seul peuple, une seule famille », déclarait-il lors d’une interview le 4 juin. « Nous vivons tous dans la même maison, pas seulement la maison américaine, mais la maison du monde. »