Après 13 semaines éprouvantes de marches, de privation de sommeil et de tests d’endurance physique et mentale, Maria Daume avait de quoi être fière : elle était allée jusqu’au bout du programme d’entraînement de base du Corps des Marines, en janvier dernier, à Parris Island (Caroline du Sud).
Daume fait partie du premier groupe de femmes* à terminer l’entraînement avec en poche un contrat d’enrôlement dans l’infanterie du Corps des Marines. Elle ira donc à l’école d’infanterie à la base militaire de Camp Geiger, en Caroline du Nord, l’une des plus difficiles et des plus physiques des écoles militaires des États-Unis.
Elle est prête à relever le défi.
Daume est née dans une prison russe en Sibérie où elle a vécu les deux premières années de sa vie avant d’être adoptée par un couple de Long Island (État de New York). Elle a immigré aux États-Unis quand elle avait quatre ans.

Daume rêvait de joindre le Corps des Marines depuis qu’elle avait 12 ans. Elle a rencontré des recruteurs au cours d’une campagne de récolte de fonds pour la lutte contre le cancer.
« Ils faisaient des tractions et des pompes ; j’ai immédiatement adoré* », se souvient Daume.
Elle a commencé à se préparer pour le Corps des Marines quand elle était au lycée, en pratiquant des sports d’équipe et les arts martiaux mixtes, un sport qui associe les techniques de lutte et de boxe à celles du kick-boxing, du judo et du karaté.
« Dans les sports d’équipe, on doit travailler ensemble. Quand on est une équipe, on est une famille », explique Daume. Avec les arts martiaux, « il faut rester calme et ne pas s’énerver. Si on s’énerve, on peut faire des erreurs stupides ».

Elle a bien la tête sur les épaules, et ça se voit quand elle parle de la prochaine étape de son entraînement. Elle sait qu’elle franchit un palier historique pour les femmes dans le Corps des Marines, mais ça ne lui fait pas peur d’être l’une des premières à intégrer l’école d’entraînement de l’infanterie.
« Je ne m’inquiète pas vraiment de ce que les gens pensent. Je vais y arriver, et je le ferai pour moi et pour les autres femmes qui s’enrôlent dans l’armée, pour qu’elles puissent le faire aussi », conclut-elle.
*en anglais