Défendre l’Ukraine : Repair Together, de joyeux bénévoles

Illustration de Dima Kyrpa et Tetiana Burianova (Département d’État/D. Thompson)
(Département d’État/D. Thompson)

Les Ukrainiens prennent des mesures audacieuses pour préserver la souveraineté de leur pays. La série de ShareAmerica intitulée Défendre l’Ukraine attire l’attention sur des personnes exceptionnelles en Ukraine qui incarnent ce courage.

Les jeunes bénévoles du groupe « Repair Together » qui déblaient les gravats issus des frappes militaires de la Russie savent que c’est moins désespérant de le faire en chantant. Et en dansant.

« Le bénévolat doit se faire aussi en partie dans la joie, en plus d’être utile* », estime Dima Kyrpa, le fondateur de Repair Together.

Une artiste se produisant devant des bénévoles près d’un bâtiment endommagé (© Vladislav Musienko/Reuters)
En juillet 2022, une artiste se produit devant les bénévoles de Repair Together qui déblaient la Maison de la culture de Yahidne, en Ukraine, endommagée lors d’une attaque par la Russie. (© Vladislav Musienko/Reuters)

Le groupe était à pied d’œuvre quelques mois seulement après l’invasion massive de l’Ukraine par la Russie en février 2022. Les bénévoles se rendent en bus dans les petites villes, pour inspecter les communes où les dégâts sont importants, et les ressources locales, limitées.

Les équipes arrivent sur le terrain avec leurs équipements et des disc jockeys qui les feront danser au son de la musique, une façon de joindre l’utile à l’agréable pendant les opérations de déblayage. Dima dit vouloir créer une atmosphère de rave party.

Des milliers de bénévoles ont participé à la reconstruction d’habitations et de structures publiques, comme des bibliothèques et des théâtres, en utilisant des matériaux fournis par des entreprises auxquelles le groupe s’associe.

Ce mouvement de solidarité pour répondre à un besoin urgent de la collectivité reflète la tradition ukrainienne appelée toloka*.

Silhouette d’une personne pelletant des débris (© Vladislav Musienko/Reuters)
En septembre 2022, un bénévole déblaie des gravats dans la Maison de la culture d’Ivanivka, en Ukraine, endommagée par les forces de la Russie. (© Vladislav Musienko/Reuters)

Avant la guerre, Tetiana Burianova organisait des fêtes et des excursions pour les jeunes. Aujourd’hui, elle participe à l’organisation des déplacements du groupe Repair Together. « On est en train de créer une nouvelle Ukraine », se félicite-t-elle dans un entretien avec la revue The Guardian.

La plupart des bénévoles viennent de grandes villes, comme Kyiv et Lviv. Les habitants des grandes métropoles rencontrent maintenant ceux des petites communes dans le cadre des projets de reconstruction, ce qui n’arrivait pas souvent avant la guerre.

Le groupe attire également des volontaires d’Allemagne, des Pays-Bas, du Portugal, de Slovaquie et des États-Unis.

« Il y a des gens qui disent, “Il ne faut pas rigoler, quand même, c’est la guerre !‟ Mais je dis qu’on fait quelque chose de bien*. Pourquoi ne pourrait-on pas s’amuser aussi ? », demande Marina Hrebinna, l’une des organisatrices du groupe interviewée par la radio NPR.

Des gens en train de danser dans un bâtiment endommagé (© Vladislav Musienko/Reuters)
En septembre 2022, des bénévoles de Repair Together qui déblaient la Maison de la culture à Ivanivka, en Ukraine, abandonnent un moment leurs travaux pour danser. (© Vladislav Musienko/Reuters)

« Ce sont tous des jeunes qui ont encore une passion pour la vie*, mais ils ressentent de la douleur, une profonde tristesse et de la colère à cause de la guerre », témoigne Oleksandr Buchinskiy, un DJ interviewé par l’Associated Press. « Malgré tout, ils éprouvent le besoin de prendre part à ce moment historique, et d’aider les gens, et de faire de l’Ukraine un endroit meilleur, le sourire aux lèvres. »

La générosité exubérante des bénévoles de Repair Together est contagieuse. Les habitants leur apportent à boire et à manger. Les musiciens acceptent de jouer gratuitement parce qu’ils veulent s’impliquer eux aussi.

« Je pense qu’il ne s’agit pas seulement de réparer des maisons, il s’agit aussi de nous réparer nous-mêmes* », résume Oksana Huz, organisatrice bénévole, dans un entretien avec le Washington Post.

 

*en anglais