
Le 10 décembre, le monde entier célébrera la Journée des droits de l’homme. Cela fera alors plus d’un an et demi que la Crimée est sous l’occupation de la Russie, période au cours de laquelle la situation des droits de l’homme s’est sérieusement dégradée dans la péninsule.
La Russie a commencé à occuper la Crimée en mars 2014 à la suite d’un référendum illégal et contraire à la constitution ukrainienne et au droit international. Depuis, les dissidents font l’objet de poursuites et de harcèlement par les autorités de l’occupation russe, et les médias indépendants subissent des pressions pour qu’ils ne divulguent pas ces abus au monde entier, selon le journaliste criméen Andrii Klymenko*.

Peu de temps après le début de l’occupation, les autorités russes ont donné un an aux médias de Crimée pour obtenir une nouvelle licence professionnelle russe. Les médias n’ayant pas obtenu cette licence avant la date limite se sont exposés à des amendes, confiscations de matériel et poursuites pénales.
Parmi les 3 000 médias qui existaient en Crimée avant l’occupation, moins de 300 ont réussi à obtenir une licence, et 11 médias indépendants en langue tatare sur 12 se sont vu refuser leur licence et ont dû fermer le 1er avril 2015.
Tous ceux qui se sont opposés à la prise de pouvoir de la Russie sur la Crimée (majoritairement des Ukrainiens et des Tatars de Crimée) « ont subi de plus en plus de pression et de contrôle sur leur liberté d’expression concernant tant leur culture que leurs opinions politiques », déclare Astrid Thors*, la Haut-commissaire aux minorités nationales de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.

Les autorités russes ont engagé des dizaines de poursuites pénales contre les opposants de l’occupation, qui se sont soldées par des détentions provisoires de plusieurs mois et de longues peines de prison. Le célèbre réalisateur ukrainien Oleg Sentsov et l’activiste Oleksandr Kolchenko, par exemple, purgent actuellement une peine de 20 ans et de 10 ans respectivement. Ils ont tous deux été pris en otage* sur le territoire ukrainien, emmenés et jetés en prison en Russie, et ont été forcés de prendre la nationalité russe. Ils ont rapporté avoir subi des abus de la part des autorités russes, qui les ont notamment empêchés d’avoir des contacts avec leur avocat et leur famille pendant leur période de détention provisoire.
Des leaders tatars reconnus comme Moustafa Djemilev, membre influent du Majlis (Assemblée des Tatars de Crimée), et Refat Choubarov sont bannis de la Crimée. Les deux leaders, qui sont également membres du Parlement ukrainien, ont été accusés d’être des extrémistes par les autorités d’occupation.
Dans les mois qui ont suivi l’occupation par la Russie, plusieurs activistes tatars de Crimée ont été portés disparus. L’un d’eux – Reshat Ametov – a été retrouvé mort. Son corps portait des marques de torture. « Les autorités de Crimée ont le devoir de mener une enquête approfondie sur cette affaire et de punir les responsables, quels qu’ils soient » déclare Rachel Denber de l’ONGI de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch.

Les autorités russes ont conduit des raids contre des habitations, des écoles et des mosquées en Crimée, et ont fermé le siège du Conseil des représentants des Tatars, déclare Daniel Baer*, le représentant permanent des États-Unis à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.
Daniel Baer et d’autres membres de la communauté internationale rappellent à tout le monde que des sanctions liées aux événements en Crimée resteront en place tant que l’occupation russe continuera. La Russie doit « cesser de bafouer les droits de l’homme des habitants de la Crimée. Aussi, nous sommons la Russie de mettre fin immédiatement à l’occupation dans la péninsule de Crimée », insiste-t-il.
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*en anglais.