Des antilopes rares reviennent en Afrique

À une époque, l’oryx algazelle était éteint à l’état sauvage, mais cette antilope dont les cornes, en forme de cimeterre, passaient au Moyen Âge pour être celles de cet animal mythique qu’est la licorne, fait aujourd’hui son retour en Afrique.

C’est le plus grand mammifère à disparaître à l’état sauvage au cours des vingt dernières années. Mais, l’été dernier, 25 oryx algazelles ont été réintroduits au Tchad. Et au printemps de cette année, trois petits se sont ajoutés au troupeau.

Scimitar-horned oryx standing in enclosed field in Chad (© Environment Agency–Abu Dhabi)
Des oryx algazelles dans une réserve au Tchad (© EAD)

Animal désertique grégaire, l’oryx algazelle parcourait* autrefois la Mauritanie et le Maroc ; on en trouvait jusqu’en Égypte, à l’ouest, et au Soudan, à l’est. Il avait disparu de son milieu naturel dans les années 1980, victime de la chasse, de la sécheresse et de la perte de son habitat. Environ 6 000 existent en captivité.

La réintroduction de l’espèce est le résultat d’efforts déployés par l’Agence de l’environnement-Abou Dhabi (EAD) et par le gouvernement du Tchad dans le cadre de son programme consacré à l’oryx algazelle.

« Rétablir l’oryx algazelle dans la nature aura un effet positif immense sur la conservation et la gestion des steppes herbeuses et de l’ensemble de l’écosystème sahélien », explique Steve Monfort, directeur du Smithsonian Conservation Biology Institute. Il se trouvait au Tchad quand les oryx algazelles sont arrivés par avion en mars 2016 pour être menés à la réserve animalière Ouadi Rimé–Ouadi Achim.

Man standing on cage, lifting door to release oryx (© Environment Agency–Abu Dhabi)
Le troupeau est resté dans une réserve au Tchad avant d’être relâché dans la nature en 2016. (© EAD)

Avant de relâcher le troupeau dans la nature, chaque animal a été équipé d’un collier GPS pour que les scientifiques du Smithsonian Conservation Biology Institute, aux États-Unis, et de la Zoological Society of London, au Royaume-Uni, puissent le surveiller. Des rangers formés par l’EAD et le Sahara Conservation Fund ont pris le relais au Tchad.

Les responsables prévoient de transporter à intervalles réguliers d’autres oryx algazelles dans la région dans le but de « lancer une population viable dans la nature au cours des trois ou quatre prochaines années », fait savoir John Newby, directeur général du Sahara Conservation Fund.

« On peut dire sans risque de se tromper que ce projet de conservation est unique. »

 

La Smithsonian Institution met en relief le retour dans la nature de l’oryx algazelle pendant un évènement qu’elle organise sur le thème « De l’optimisme pour la Terre » à l’occasion de la Journée internationale de la Terre, le 22 avril. Une version de cet article a été publiée le 16 mai 2016.

*en anglais