
Au Wisconsin, Lillianna Alfaro* venait de terminer le lycée quand, un jour, dans la rue, elle a acheté ce qu’elle croyait être du Xanax, un anxiolytique délivré sur ordonnance.
Mais au lieu de cela, le dealer lui a vendu des comprimés qui contenaient du fentanyl. L’opioïde de synthèse, jusqu’à 50 fois plus puissant que l’héroïne* et 100 fois plus fort que la morphine, l’a tuée.
Les opioïdes constituent le groupe de drogues le plus mortel dans le monde. À eux seuls, ils sont responsables des deux tiers des décès directement liés à la drogue, selon un rapport publié en 2022 par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
Entre 2020 et 2010, le nombre estimé de consommateurs d’opioïdes a doublé, indique l’ONU.
Les États-Unis, premier pays frappé par la crise du fentanyl
Aux États-Unis et au Canada, le fentanyl a fait grimper le nombre de décès par overdose à un niveau record*.
Mais aujourd’hui, le problème du fentanyl ne concerne plus seulement l’Amérique du Nord. « Nous savons qu’il va se propager dans d’autres endroits du monde », a souligné le secrétaire d’État Antony Blinken le 28 avril, après une réunion sur la question avec des maires de tout le continent américain venus assister au Sommet des villes des Amériques à Denver.
« Les entreprises criminelles qui produisent et distribuent des opioïdes de synthèse comme le fentanyl tentent de s’implanter* sur d’autres marchés », a signalé le chef de la diplomatie américaine.

Mais une autre raison fait du fentanyl un problème d’ampleur mondiale : les produits chimiques qui servent à la fabrication de l’opioïde vendu dans un pays sont souvent préparés dans un autre pays. Donc, pour faire face à cette menace, les pays doivent agir de concert.
C’est pourquoi le gouvernement américain travaille en étroite collaboration avec d’autres gouvernements ainsi qu’avec des experts de la santé publique, des médecins, des chefs d’entreprise et des représentants des forces de l’ordre pour relever ce défi.
Par exemple, lors du Sommet des villes des Amériques, le département d’État des États-Unis a conclu un accord avec le bureau du médecin légiste de Denver visant à renforcer les capacités médico-légales à travers les Amériques. L’objectif est de faciliter la détection précoce des drogues de synthèse et de déceler les tendances concernant d’autres drogues. Cette collaboration consolidera les efforts de lutte contre la consommation de fentanyl, aux États-Unis et à l’étranger.
Des efforts mondiaux coordonnés
Les États-Unis sont le chef de fil d’une campagne coordonnée avec leurs partenaires internationaux, visant à perturber le commerce illicite des drogues de synthèse. Les efforts qu’ils déploient ont pour but de :
- prévenir la fabrication de drogues illicites ;
- détecter les nouvelles menaces liées aux drogues ;
- déstabiliser le trafic de drogue ;
- lutter contre le financement illicite ;
- pallier les répercussions sur la sécurité et la santé publiques.
Et les mesures prises donnent des résultats.
En mai, le gouvernement américain a fait venir aux États-Unis des responsables de la justice, de la police et de la sécurité* de 56 pays dans le but de mettre en commun des idées sur la lutte contre le commerce des drogues de synthèse illicites. Parmi les participants à cet échange de trois semaines figuraient des représentants du Botswana, de l’Équateur, du Maroc, de la Norvège et de la Thaïlande.
Toujours en mai, le département de la Justice des États-Unis a annoncé les résultats d’une opération internationale coordonnée de lutte contre la drogue aux États-Unis, en Europe et en Amérique du Sud. L’opération a débouché sur 288 arrestations et une saisie record de fentanyl* qui était vendu sur le dark web.
Le gouvernement américain a également imposé des sanctions, des poursuites pénales, ou parfois les deux, contre des opérations de trafic de fentanyl, notamment celles du cartel de Sinaloa. Le ministère de la Justice a décrit les activités de ce cartel comme « l’opération de trafic de fentanyl la plus vaste*, la plus violente et la plus prolifique du monde ».
« La coopération et la collaboration des pays du monde entier (…) sont essentielles », a insisté Antony Blinken après sa réunion avec les maires.
Le 26 juin est la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues.
*en anglais