Des lauréats du prix Nobel l’affirment : les OGM sauvent des vies

Des moissonneuses-batteuses dans un champ de soja, l’une des cultures les plus souvent modifiées grâce à la biotechnologie moderne. (© AP Images)

Plus de 100 lauréats du prix Nobel (109 au 30 juin) – soit un tiers de tous les lauréats en vie des catégories scientifiques – ont signé une lettre ouverte* pour appeler les gouvernements à travers le monde à approuver les organismes génétiquement modifiés (OGM). Ils y exhortent également ceux qui s’opposent aux OGM au nom de l’environnement à cesser leur campagne contre les innovations biotechnologiques.

« Combien de pauvres dans le monde doivent-ils encore périr avant que nous ne considérions faire face à ‘un crime contre l’humanité’ », écrivent ces scientifiques, affirmant que les cultures génétiquement modifiées sont sûres et peuvent sauver des millions de vie.

Les lauréats ont lancé une campagne en soutien aux techniques modernes de croisement des plantes.

« Les agences scientifiques et réglementaires du monde entier ont conclu, régulièrement et à maintes reprises, que les cultures et les aliments améliorés grâce à la biotechnologie étaient aussi sûrs, voire plus sûrs, que ceux obtenus par toute autre méthode de production », lit-on dans la lettre ouverte.

109 Laureates Supporting Precision Agriculture (GMOs) graphic image (State Dept./Doug Thompson)
(Département d’État/Doug Thompson)

Selon une récente étude de l’Académie nationale des sciences*, ces récoltes n’ont jamais été la cause d’une maladie humaine ou d’un effet néfaste sur l’environnement. Des semences génétiquement modifiées sont utilisées sur un-huitième des terres agricoles dans le monde pour cultiver, entre autres, le soja, le coton et le maïs.

Les lauréats accusent les détracteurs des OGM de mener une campagne pour stopper l’introduction du « riz doré », enrichi de vitamine A, aux Philippines et dans d’autres pays. Une campagne qui fait du tort en premier lieu aux populations pauvres d’Asie du sud-est et d’Afrique.

L’Organisation mondiale de la santé estime à 250 millions le nombre de personnes souffrant d’une carence de vitamine A. Cette carence représente un danger particulier pour les nourrissons et les enfants qui risquent la mort ou la cécité. Selon l’UNICEF, 1 à 2 millions de décès par an pourraient être évités si les familles pauvres augmentaient leur consommation de vitamine A.

Randy Schekman, le biologiste cellulaire de l’université de Californie à Berkeley lauréat du prix Nobel 2013 de médecine, a déclaré au Washington Post* : « Je m’étonne que des groupes partisans de la science quand il s’agit du changement climatique … dénigrent ainsi les opinions bien répandues des scientifiques » sur la biotechnologie agricole.

Presque toutes les semences utilisées par les agriculteurs ont été modifiées grâce aux méthodes de croisement traditionnelles pour produire des récoltes plus abondantes et résistantes aux nuisibles. Pour les lauréats signataires de la lettre ouverte, les agriculteurs doivent aujourd’hui avoir la possibilité d’utiliser « tous les outils de la biologie moderne, en particulier les semences améliorées grâce à la biotechnologie ».

 

*en anglais