Comme le veut la tradition, les divertissements du réveillon du Nouvel An aux États-Unis sont surtout destinés aux jeunes adultes et aux couples qui sortent en ville pour des soirées éblouissantes. Mais cette année, en raison du coronavirus, les Américains seront plus nombreux à accueillir 2021 chez eux.

Et beaucoup parmi eux, avec plusieurs générations réunies depuis peu dans une même maison, s’apprêtent à réveillonner en famille.

Les difficultés de 2020 ont rassemblé plusieurs générations sous un même toit, et ont appris à ces familles à apprécier le soutien et la compagnie de leurs proches.

Prenez l’exemple de la famille Sutton-Marsden à Fallsburg, une ville dans les montagnes Catskills du sud-est de l’État de New York.

Cette maisonnée composée aujourd’hui de trois générations passera le réveillon en essayant de finir un puzzle de 1 000 pièces et en se régalant d’un steak ou d’un morceau de saumon que la matriarche, Kim Sutton, aura préparés. Et si la météo le permet, ils s’aventureront dehors, jusqu’au jardin seulement, pour allumer un feu de camp et faire de la luge, deux passe-temps favoris d’hiver.

Les choses se sont bien passées pour les membres de cette grande maisonnée. Stephanie Marsden (la fille de Kim Sutton) dit n’avoir jamais regretté le jour où elle, son mari Brandon et leurs deux fils ont entassé leurs bagages dans un camping-car et ont quitté Jupiter, en Floride, pour sa ville natale.

« C’était comme un tourbillon, explique Stephanie. On a eu un bébé, vendu notre maison et déménagé à New York. »

Ses parents, Kim et Chris Sutton, les ont accueillis chez eux. Kim souligne que ses deux petits-fils – Théo, 2 ans, et Benji, 4 mois – leur donnent une nouvelle ouverture sur la vie. « J’adore avoir tout le monde à la maison, ajoute-t-elle. Ça nous rajeunit, mon mari et moi. »

Pas comme une soirée en amoureux

Cette année, leur famille ne sera pas seule à organiser un réveillon à la maison.

Pour la première fois depuis la Grande dépression, une majorité des jeunes adultes vivent chez leurs parents, d’après le Pew Research Center.

Dans de nombreux cas, ils vivent aussi avec leurs grands-parents.

Kristi Kirschner et son mari Ray Curry étaient des « empty nesters », vivant à Chicago dans leur maison vidée des enfants qui y avaient grandi et étaient partis. Mais en octobre, la mère de Kristi Kirschner, Verna, a emménagé chez eux après avoir quitté la maison de retraite où elle se trouvait, au Missouri. Puis, vers Thanksgiving, leur fils Will Curry a rejoint la maisonnée, laissant derrière lui l’Oberlin College, une université dans l’Ohio où il était en quatrième année.

Les choses se sont bien passées, mais il a fallu procéder à quelques ajustements.

« C’est drôle de se mettre à suivre des cours sur Zoom, surtout à cause des changements d’horaires », explique Will.

La maisonnée des Kirschner fêtera ensemble le réveillon à la maison, toutes générations confondues. D’après un sondage Morning Consult* mené auprès d’adultes américains, 44 % passeront le réveillon et la journée du Nouvel An à faire la cuisine chez eux. Autres activités populaires, selon ce sondage : regarder des films en streaming et passer des commandes de repas à se faire livrer à domicile.

Kristi Kirschner, elle, mettra au four ses bretzels traditionnels. « C’est simplement quelque chose que nous aimons tous, quelque chose qu’on aura du plaisir à préparer, soit avec du beurre et du sel, soit avec du sucre à la cannelle », explique-t-elle.

En plus des bretzels à préparer pour le réveillon, la maisonnée passera des commandes auprès de restaurants pour se faire livrer des plats, regarderont des films de fêtes de fin d’année et joueront à des jeux en ligne avec des parents à Chicago, à Washington, à St. Louis et Sankt Augustin, en Allemagne.

« Nous sommes des gens simples », précise Ray Curry.

[NDLR : La famille Kirschner-Curry est apparentée à un membre de l’équipe de ShareAmerica.]

 

*en anglais