
L’asphalte, le béton et le manque d’arbres : voici 3 facteurs qui font monter la température des villes. Les routes, les toits et d’autres surfaces piègent les rayons ultraviolets du Soleil et dégagent de la chaleur tout au long de la journée, parfois jusque pendant la nuit.
Cela débouche sur la formation d’îlots thermiques, qui sont des zones où la couverture terrestre naturelle a été remplacée par des surfaces d’asphaltes et des bâtiments, entre autres, et qui piègent plus de chaleur qu’ailleurs.
Les technologies Smart Surface* peuvent atténuer les effets de la crise climatique en faisant baisser les températures des villes.
Elles ont déjà fait leur entrée dans les rues, les parkings et les toits aux quatre coins des États-Unis et seront bientôt employées dans le monde entier.
Que sont les Smart Surfaces ?

Selon la Smart Surfaces Coalition, un groupe de 40 organisations américaines et étrangères qui œuvre pour la résilience climatique des centres urbains, les surfaces dites « intelligentes » consistent en des technologies permettant d’atténuer la hausse des températures engendrée par la crise climatique tout en renforçant la résilience urbaine, avec des économies financières à la clé.
Les surfaces intelligentes comprennent :
- les revêtements routiers réfléchissants ;
- les structures extérieures équipées de panneaux solaires et créant de l’ombre ;
- les toits froids qui réduisent la chaleur des bâtiments ;
- les toits et murs verts recouverts de végétation ;
- les revêtements poreux qui absorbent les précipitations et reconstituent les nappes phréatiques.
Lorsque des chaleurs extrêmes s’abattent sur les îlots thermiques urbains, la température nocturne dans certains endroits des villes ne baisse quasiment pas, et elle s’ajoute à la chaleur du jour suivant.
Mais les surfaces intelligentes peuvent faire baisser les températures nocturnes. Les routes absorbent normalement la chaleur pendant les heures ensoleillées. Donc si les revêtements réfléchissants absorbent moins de chaleur pendant la journée, les routes sur lesquelles ils sont utilisés dégageront moins de chaleur la nuit.
« Comme les asphaltes noirs absorbent 95 % de la chaleur, l’effet des îlots thermiques urbains se fait ressentir la nuit et c’est à ce moment-là qu’ils dégagent lentement de la chaleur », explique Davis Koleas, directeur du développement durable de CoolSeal by GuardTop, une entreprise qui fabrique des surfaces intelligentes. « Tandis que les chaussées froides réfléchissent entre 35 et 40 % de la chaleur solaire. »
Deux analyses effectuées en 2021, l’une à Stockton, en Californie*, et l’autre à Baltimore, dans le Maryland*, ont démontré que « l’adoption dans toute la ville de 12 stratégies Smart Surfaces sur 20 ans réduirait la température maximale estivale dans le centre-ville de près de 3 degrés Celsius ; elle réduirait les émissions de dioxyde de carbone de la ville de plus de 10 % et aurait un rapport coût/bénéfice de moins de 1 contre 5 », souligne Jackson Becce, de la Smart Surfaces Coalition.
Il indique qu’une analyse semblable* est en cours à Bhopal, en Inde, et dont l’objectif est de tester l’efficacité des surfaces intelligentes.

Un programme pilote récent mis en œuvre par l’université Arizona State, le service des transports routiers et le bureau de la durabilité de la ville de Phoenix a révélé que les revêtements réfléchissants pouvaient réduire la température des routes de 10 à 15 degrés Fahrenheit (soit environ de 5,5 à 8 degrés Celsius). Les revêtements peuvent également faire baisser la température de l’air ambiant, ce qui est plus difficile à mesurer.
« On a obtenu de très bons résultats », déclare Ryan Stevens, un responsable de l’ingénierie de la ville de Phoenix qui a participé à la planification du Cool Roadways Partnership dans la ville. « Même légères, les baisses de température à divers endroits d’une zone urbanisée peuvent avoir un impact vraiment positif. »
La technologie des Smart Surface est l’un des moyens d’atténuer les effets négatifs de la crise climatique. D’autres techniques comprennent des mesures écologiques telles que l’augmentation du couvert forestier et du nombre de fermes urbaines et de jardins publics.
*en anglais