Maintenant que le président Trump a retiré les États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien, en le qualifiant de vicié, la réimposition des sanctions contre Téhéran amène des sociétés étrangères à résilier leurs contrats avec l’Iran et à abandonner tout projet d’affaires dans le pays.

Le département américain du Trésor a donné aux entreprises un délai de 180 jours pour mettre fin à leurs contrats en Iran. Faute de quoi, elles se verront interdire de faire des affaires ou des transactions aux États-Unis et avec toute entité américaine, institutions financières y compris.

La sous-secrétaire au Trésor chargée des dossiers liés au terrorisme et aux renseignements financiers, Sigal Mandelker, a déclaré que le régime de Téhéran s’est servi de sociétés-écrans et de subterfuges « pour se procurer de manière illicite des pièces d’avions du monde entier ». Notant le rôle critique des compagnies aériennes iraniennes dans la promotion du terrorisme, elle a exhorté les pays à exiger que leurs entreprises « fassent preuve d’un surcroît de vigilance raisonnable afin d’éviter de tomber dans la toile trompeuse de l’Iran ».

L’effet immédiat des sanctions se fait sentir dans l’industrie pétrolière et gazière de l’Iran, qui comptait sur des partenaires étrangers pour augmenter sa production. En 2016, l’Iran était le cinquième exportateur mondial de pétrole, avec une production de 4 millions de barils de brut par jour.

Voici quelques-unes des sociétés étrangères qui se retirent de contrats conclus avec l’Iran :

Total S.A., le géant français du pétrole et du gaz, a annoncé sa décision d’annuler son contrat de 2 milliards de dollars conclu avec la Société nationale pétrolière iranienne, un projet visant à développer le plus grand champ gazier du monde.

Airbus, le fabricant européen d’avions, avait un contrat d’une valeur de 19 milliards de dollars portant sur la vente de 98 jets à l’Iran. Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a indiqué que la licence requise pour la vente – du fait que la société française fabrique des pièces pour ses jets aux États-Unis – était en cours de révocation. La société Airbus a fait savoir qu’elle étudiait encore la situation et son impact sur ses clients, ajoutant toutefois qu’elle continuerait à respecter intégralement les sanctions et les contrôles à l’exportation. Airbus a déjà livré trois avions.

Maersk Line, le numéro un mondial du transport maritime conteneurisé, a indiqué qu’il prenait ses dispositions pour cesser ses activités en Iran et retirer les 12 membres de son personnel. « Notre présence en Iran est limitée », a précisé le géant danois dans un communiqué. La société Maersk Line utilise des navires tiers pour transporter des conteneurs de Jebel Ali, aux Émirats arabes unis, vers les ports iraniens de Bandar Abbas et Bushehr.

Le Groupe PSA, français, deuxième constructeur automobile d’Europe, suspend actuellement deux joint-ventures pour la vente de Peugeot et de Citroën en Iran le temps qu’il fait une demande de dérogation, en liaison avec le gouvernement français.

DZ Bank, la deuxième banque d’Allemagne, fait savoir qu’elle suspendra toutes ses transactions financières avec l’Iran à partir du 1er juillet.

La compagnie pétrolière russe Lukoil a renoncé pour le moment à poursuivre de nouveaux projets en Iran.

En Inde, l’important raffineur pétrolier Reliance Industries a l’intention de cesser d’acheter du pétrole iranien, d’après des sources citées par l’agence de presse Reuters.