Dans l’industrie du textile, il n’y a pas que la qualité du vêtement qui fait la réputation d’une entreprise. La manière dont elle traite ses ouvriers et l’impact de ses usines sur l’environnement comptent aussi.
Pour une entreprise internationale, ça représente un défi. La plupart des chemises et des pantalons que les Américains achètent sont fabriqués avec des textiles qui ont été tissés et cousus dans d’autres pays.
Aujourd’hui, grâce à l’aide de PVH Corporation, le propriétaire de Calvin Klein, Van Heusen, Izod, Arrow, Speedo, Tommy Hilfiger et d’autres marques, l’Éthiopie peut ajouter son nom et son continent sur la carte du monde de l’industrie textile.
PVH et Alaffia, qui vend des produits de beauté fabriqués au Togo, sont les lauréats 2018 du Prix d’excellence de l’entrepreneuriat* décerné par le secrétaire d’État aux entreprises américaines qui appliquent des pratiques exemplaires dans leurs activités à l’étranger.
L’entreprise PVH, dont le siège est à New York, est le principal occupant de ce qui est considéré comme un modèle de parc industriel* à Hawassa, ville située à 220 km au sud d’Addis-Abeba. Trois ans après leur ouverture, les usines du parc emploient 15 000 personnes, dont près de 90 % sont des femmes, et ce nombre pourrait être multiplié par 4. PVH a établi une joint-venture pour gérer l’une des usines, sa première en 30 ans.
Le parc est respectueux de l’environnement : les usines ultramodernes de fabrication de tissus et de vêtements sont alimentées à l’hydroélectricité, une énergie renouvelable, et une usine de traitement recycle toutes les eaux usées en utilisant la technologie « zéro rejet liquide ».

PVH a choisi de s’installer en Éthiopie car ce pays a le potentiel de devenir « une chaîne d’approvisionnement véritablement intégrée et verticale (…), de la culture du coton à la teinture des tissus et à l’assemblage final des vêtements ».
PVH a commencé à exiger de ses fournisseurs qu’ils adhèrent à des pratiques de travail équitables il y a déjà plus de 25 ans. En Afrique, l’objectif de PVH est non seulement de créer une nouvelle source de fabrication de vêtements à moindre coût, mais aussi de « mettre nos valeurs en place dès le départ », explique Bill McRaith, chef de la chaîne d’approvisionnement mondiale de PVH.
PVH a expliqué à ses fournisseurs, dont plusieurs l’ont suivi dans le parc industriel, que « c’est l’occasion de tirer les leçons de tout ce qu’on aurait voulu mieux faire dans le passé », ajoute M. McRaith.
PVH importe des chemises, des pantalons et des sous-vêtements, entre autres, de plus d’une cinquantaine de pays. M. McRaith pense que l’Éthiopie et toute la région de l’Afrique de l’Est pourraient devenir l’un de ses sept fournisseurs principaux.
L’USAID, le département du Développement international du gouvernement britannique, la Banque africaine de développement, l’Agence de coopération internationale du Japon et d’autres acteurs internationaux ont apporté leur soutien à la vision du gouvernement éthiopien pour le projet d’Hawassa. PVH contribue aux efforts déployés pour offrir aux ouvriers des logements et des moyens de transport abordables.
La prorogation de 10 ans votée par le Congrès en 2015 de la Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA), qui aide les pays d’Afrique à accéder au marché américain, est également un des facteurs qui a convaincu PVH de mettre ses plans en œuvre, ajoute M. McRaith.
Le premier lot de chemises pour hommes de la marque Van Heusen en provenance du parc industriel et expédié en 2017 comportait 82 % de coton éthiopien.
Découvrez plus d’informations sur Alaffia, l’autre entreprise lauréate 2018 du Prix d’excellence de l’entrepreneuriat, qui emploie 700 femmes dans les zones rurales du Togo et passe des contrats avec 11 000 autres personnes pour s’approvisionner en beurre de karité, savons et autres produits de beauté que l’entreprise vend dans les magasins haut de gamme aux États-Unis et au Canada.
*en anglais