Au Niger, se marier à 14 ans, et devoir dire adieu à la possibilité de s’instruire à l’école, fait partie de la réalité de beaucoup de jeunes filles.

Elles manquent de connaissances en matière de nutrition et de santé liée à la procréation. Résultat : les complications de la grossesse et la malnutrition chronique sont courantes, aussi bien pour elles que pour leur progéniture.

« J’ai beaucoup souffert pendant ma première grossesse et mon accouchement à 16 ans, et pendant le deuxième, deux ans plus tard », confie Baaratou, une jeune mère qui fait aujourd’hui du mentorat et s’efforce de développer du soutien pour les jeunes filles.

Baaratou travaille dans le cadre du projet Safe Spaces (lieux sûrs) mis en œuvre par les deux organisations USAID et Mercy Corps. Ce programme a pour but de lutter contre la malnutrition chronique et d’améliorer les moyens de subsistances des gens. Régulièrement, elle va à la rencontre d’autres jeunes filles pour discuter de sujets délicats, comme le mariage précoce et la grossesse.

Plus de 2 400 adolescentes ont participé à ce genre de réunions depuis 2013. Le programme invite également les hommes à fréquenter des « écoles pour maris ». Ils y parlent de façon ouverte de la planification familiale et de l’importance de repousser l’âge du mariage.

Lors de ses interventions, Baaratou encourage le travail d’équipe et essaie de donner aux filles la confiance en elles. Elle aide les adolescentes à s’informer sur des questions importantes à un moment crucial de leur vie : avant qu’elles ne deviennent mères.

Hannatou, elle, a refusé de céder à la pression familiale de se marier à 13 ans. Avec le soutien de Baaratou, elle a pu discuter de sa situation avec ses parents, puis finalement réussi à faire repousser son mariage.

Petit à petit, un groupe à la fois, Baaratou offre aux jeunes filles davantage de possibilités de s’instruire et d’accroître leurs moyens de subsistance. Elle les aide à prendre confiance en elles pour pouvoir se défendre elles-mêmes et se forger un avenir sûr et positif.

« Je dis toujours que si j’avais eu le choix, je serais allée à l’école au lieu de devenir femme au foyer, et ça, ça fait réagir beaucoup de filles ».

Ce témoignage fait partie d’une série diffusée* par l’agence américaine de développement international USAID à l’occasion de la campagne #16Days. Du 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, jusqu’au 10 décembre, Journée des droits de l’Homme, la campagne « 16 jours d’activisme contre la violence sexiste » est l’occasion de galvaniser les actions visant à mettre fin à la violence faite aux femmes et aux filles à travers le monde.

 

*en anglais