En arrêtant un diplomate, le régime iranien bafoue une fois de plus le droit international

Une foule devant un bâtiment à côté d’une effigie en feu (© Vahid Salemi/AP Images)
Des manifestants pro-gouvernementaux brûlent une effigie de l’ambassadeur du Royaume-Uni auprès de l’Iran, Rob Macaire, le 14 janvier à Téhéran. M. Macaire a été arrêté le 11 janvier après avoir assisté à une veillée aux chandelles qui a tourné en manifestation. (© Vahid Salemi/AP Images)

Enfreignant une fois de plus le droit international, le régime de Téhéran a arrêté l’ambassadeur du Royaume-Uni alors qu’il participait à une veillée à la mémoire des victimes du missile iranien qui a abattu un avion de ligne, à bord duquel se trouvaient notamment des ressortissants britanniques.

Dans une déclaration, le ministre britannique des Affaires étrangères a dénoncé l’arrestation, le 11 janvier, de l’ambassadeur Rob Macaire à Téhéran, comme étant « sans fondement ou explication » et « une violation flagrante du droit international ».

La déclaration note que l’arrestation illustre la marche des leaders iraniens vers « un statut de paria » et exhorte le régime à choisir la diplomatie plutôt que l’isolement international.

L’arrestation de l’ambassadeur n’est que le tout dernier exemple du mépris du régime iranien à l’égard de la Convention de Vienne, qui protège les diplomates et leurs ambassades.

La convention, dont l’Iran est signataire, stipule : « L’agent diplomatique jouit de l’immunité de la juridiction pénale de l’État accréditaire. »

Le document prescrit également que les locaux de la mission sont inviolables. Ce qui signifie qu’il n’est pas permis aux agents de l’État accréditaire d’y pénétrer sans le consentement du chef de la mission. L’État accréditaire a l’obligation de les protéger « afin d’empêcher que les locaux de la mission ne soient envahis ou endommagés, la paix de la mission troublée ou sa dignité amoindrie. »

Cependant, peu après la révolution de 1979 en Iran, des éléments radicaux ont pris d’assaut l’ambassade des États-Unis à Téhéran et détenu 52 Américains en otage pendant 444 jours. Le régime religieux a consenti à un tel agissement et les preneurs d’otages continuent jusqu’aujourd’hui d’occuper des postes de responsabilité dans le gouvernement.

De même, le régime iranien a orchestré l’attaque du 31 décembre contre l’ambassade des États-Unis à Bagdad et dont l’architecte principal était Qasem Soleimani. Ses hommes de main, les leaders des milices irakiennes soutenues par Iran, ont rassemblé des foules devant l’ambassade pour encourager l’attaque.

Soleimani a été tué le 2 janvier par un drone américain. Cette frappe a mis fin au terrorisme et à la violence sectaire que Soleimani avait alimenté pendant des décennies, entraînant la mort de milliers de personnes.