Le Partenariat transatlantique sur le commerce et l’investissement (T-TIP), vous connaissez ? Ce sera l’accord commercial le plus important au monde, quand les négociations entre le gouvernement Obama et la Commission européenne auront abouti. La Commission l’appelle aussi « l’incitant le moins cher imaginable ».
On pourrait croire que les diplomates américains se sont tous lancés dans le circuit des conférences et qu’ils font distribuer des tracts dans les rues pour vanter les avantages économiques de cet accord, en maturation depuis 2013.
En fait, deux ambassadeurs des États-Unis ont leur méthode à eux : en auto, en moto ou à vélo, ils sillonnent les routes et, en chemin, se font les apôtres du T-TIP.

Prenez Robert Sherman, l’ambassadeur au Portugal, par exemple. C’est un mordu de la conduite. Ces derniers temps, on l’a vu au volant d’une Ford Mustang historique, et aussi d’une Ford Focus électrique. Ne vous étonnez pas non plus de le voir sur sa Harley-Davidson. Joignant l’utile à l’agréable, il s’est arrêté dans plusieurs mairies et usines pour marteler son message : l’élimination des droits de douane et de la bureaucratie aura pour effet de relancer les exportations du Portugal aux États-Unis et de créer des emplois, explique-t-il à chaque fois.
Mais certains Européens sont inquiets : est-ce que le T-TIP va saper leurs lois sur la protection de l’environnement ou les droits des travailleurs ? Non, insiste l’ambassadeur. « Des relations commerciales dynamiques… seront avantageuses aux entreprises sur les deux rives de l’Atlantique », a-t-il par exemple affirmé à Coimbra.
Un messager sur deux roues
Sur le flanc nord de l’Union européenne, l’ambassadeur des États-Unis en Suède, Mark Brzezinski, a choisi, lui, le vélo : il a parcouru 650 kilomètres pour aller à la rencontre de responsables gouvernementaux, de chefs d’entreprise et de travailleurs, se mettre à leur écoute et leur présenter les avantages de l’accord.

« Ça m’a vraiment fait du bien d’écouter des propriétaires de salles de sport et d’entreprises de covoiturage, et des agriculteurs aussi », écrit-il dans dans son blog*.
Le T-TIP pourrait injecter 120 milliards d’euros dans l’économie de l’Union européenne, et 90 milliards d’euros dans celle des États-Unis. C’est sans compter les millions d’emplois qui pourraient être créés, indique-t-on des deux côtés de l’Atlantique.
Le Bureau du représentant des États-Unis pour le commerce extérieur* dirige l’équipe de négociateurs américains.
*en anglais