Un blog* du coordinateur de Power Africa, Andrew Herscowitz.
Agir pour le climat, réduire la pauvreté, électrifier l’Afrique
À l’heure où les dirigeants, les ONG, les groupes de la société civile et d’autres militants du monde entier se réunissent à la conférence de l’ONU sur le climat à Paris ce mois-ci, plus d’un milliard de personnes n’ont pas d’accès fiable à l’électricité. Et près de la moitié vivent en Afrique.
En Afrique subsaharienne, le tiers seulement des habitants ont l’électricité. Autrement dit, les soins médicaux, l’éducation et les opportunités économiques sont extrêmement limités pour plus de 600 millions d’hommes, de femmes et d’enfants.
La solution consiste à déployer d’intenses efforts pour construire et rénover les infrastructures énergétiques ainsi qu’à ajouter de la capacité au réseau et à accroître le nombre de personnes qui ont accès à l’énergie – et ce de manière à réduire ou à éliminer les facteurs typiques du changement climatique liés à la production d’énergie.
Power Africa* et l’USAID luttent pour le climat et contre la pauvreté extrême en s’efforçant, avec leurs partenaires au sein des gouvernements africains et le secteur privé, d’encourager l’investissement dans des solutions énergétiques propres.

De l’électricité propre pour l’Afrique
L’Afrique a la chance d’avoir des possibilités immenses en matière de production d’énergie propre, et le potentiel de croissance du secteur des énergies propres sur le continent est énorme*. D’après le dernier rapport du Climatoscope*, les pays subsahariens ont réussi à attirer plus de 25 milliards de dollars d’investissements dans des projets d’énergie renouvelable, ce qui a permis de doubler leur capacité de production d’énergie renouvelable en 2014 pour atteindre plus de 4 gigawatts.
Depuis son lancement, Power Africa a réussi à mobiliser d’importants investissements dans les technologies renouvelables sur le continent, ce qui a contribué à diversifier le portefeuille énergétique et à accélérer la transition des pays d’Afrique vers des économies prospères, plus sobres en carbone.
Par exemple, Google a investi dans ce qui va être le plus grand parc éolien d’Afrique*. Un projet d’énergie renouvelable lancé en partie grâce au concours de Power Africa. L’Overseas Private Investment Corporation (OPIC) a signé un accord de 400 millions de dollars avec le partenaire de Power Africa, SolarReserve, pour développer un projet solaire de 100 mégawatts en Afrique du Sud*. Et avec l’aide du financement de l’OPIC, Nova-Lumos, l’un des nouveaux partenaires de Power Africa, va élargir ses capacités de façon à fournir de l’électricité renouvelable et fiable à des millions de Nigérians* qui vivent et travaillent dans des zones non raccordées au réseau électrique.

Notre objectif est de mettre en place des secteurs plus propres, plus résistants au changement climatique, et qui servent toute la population en matière de production d’énergie – y compris les femmes, qui jouent un rôle décisif dans les prises de décisions au sein de leur foyer, mais qui sont traditionnellement sur la touche en ce qui concerne les questions énergétiques.
Atteindre les gens au-delà du réseau existant
Les projets hors-réseau et ceux de petite échelle sont l’un des moyens les plus intéressants que l’USAID utilise pour connecter les habitations et les entreprises à l’énergie propre. L’initiative Beyond de Grid*, un sous-programme de Power Africa qui a été lancé en juin 2014, a pour but de stimuler l’investissement et la croissance dans le secteur de la production d’énergie et d’électricité hors-réseau à travers le continent africain. Jusqu’ici, Power Africa a financé des entreprises et des projets hors-réseaux qui devraient permettre de fournir de l’électricité à plus d’un million de personnes.
Beyond the Grid a soutenu plus d’une centaine de projets, de lanternes solaires à des toitures solaires, en passant par des mini-réseaux électriques et hydroélectriques, et bien d’autres installations encore. Plusieurs projets de mini-centrales hydroélectriques sont par exemple en construction en Tanzanie et notre équipe de la fondation États-Unis-Afrique* (USADF) soutient la création d’une franchise de mini-réseaux et de lanternes solaires ouverte aux entrepreneurs tanzaniennes.

En Éthiopie, l’USADF travaille sur un système de financement novateur destiné aux installations solaires domestiques. Au Rwanda, un système impressionnant de panneaux photovoltaïques, connecté au réseau et capable de produire 8,5 mégawatts, a été mis en place dans l’Agahozo Shalom Youth Village, un village qui accueille des orphelins de génocide.
Par ailleurs, les partenaires hors-réseau de Power Africa fournissent plus que de la lumière et de l’électricité : ils stimulent tout un marché et créent des milliers d’emplois par le biais de leurs réseaux de distribution et de service. C’est la preuve que des actions bonnes pour le climat peuvent également être bonnes pour l’économie.
Améliorer la vie des gens et protéger la planète
Au travers de Power Africa, le président Obama souhaite mettre en place un nouveau modèle de développement pour améliorer la qualité de vie des gens et dynamiser les économies. Une approche qui se concentre non seulement sur l’aide, mais également sur le commerce par le biais de relations et de partenariats avec les entrepreneurs et les investisseurs.
En fait, Power Africa compte maintenant plus de 100 partenaires du secteur privé* et bénéficie d’engagements de la part de plus d’une douzaine d’agences gouvernementales américaines, de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement, du gouvernement suédois, de l’Union européenne, de l’Union africaine et de l’initiative « Énergie durable pour tous » de l’ONU.
Avec l’aide de nos partenaires, nous atteignons nos objectifs. Nous avons déjà fait avancer des projets qui devraient générer plus de 4100 mégawatts d’électricité nouvelle et plus propre, et nous suivons, souvent en les facilitant, des projets qui pourraient fournir 20 000 mégawatts supplémentaires aux habitants de l’Afrique subsaharienne.
Power Africa montre à quel point les partenariats sont importants quand on veut donner l’exemple dans la lutte pour climat. Nous formons l’espoir que les résultats de la conférence de Paris seront positifs et nous sommes impatients de voir un avenir plus durable et plus prospère pour Afrique et le monde entier.
Suivez Andrew Herscowitz sur Twitter @aherscowitz.
*en anglais