États-Unis : des timbres rendent hommage à des Américains remarquables

Tous les ans, l’US Postal Service met en circulation quelques dizaines de nouveaux timbres qui fêtent des Américains distingués ou mettent en valeur certains aspects de l’expérience américaine. Voici quelques-uns de nos timbres préférés :

Yogi Berra

Photo de gauche : le timbre à validité permanente de Yogi Berra (© U.S. Postal Service/AP Images) Photo de droite : un joueur de l’équipe de baseball des New York Yankees tenant une balle dans chaque main (© Ray Howard/AP Images)
À gauche : le timbre à validité permanente à l’effigie de Yogi Berra (© U.S. Postal Service/AP Images) À droite : le receveur de baseball des New York Yankees Yogi Berra fête sa victoire 7 à 1 sur Cleveland, en 1959, à New York, après avoir frappé deux home runs. (© Ray Howard/AP Images)

Yogi Berra (1925–2015) a été l’un des meilleurs joueurs de la Ligue majeure de baseball de son époque. Il remporte le nombre record de 10 titres aux World Series avec son équipe des New York Yankees. Puis, après avoir pris sa retraite en 1963, il devient manager et entraîneur, menant deux équipes aux World Series, les Yankees en 1964, et les New York Mets en 1973. Il est intronisé au temple de la renommée du baseball américain en 1972.

On se souviendra toujours de Yogi Berra pour ses propos contradictoires. « Le baseball est à 90 % un effort mental, et l’autre moitié est physique », déclare-t-il à une occasion. Et aussi : « L’avenir n’est plus ce qu’il était. »

Ursula Le Guin

Photo de gauche : le timbre à validité permanente d’Ursula K. Le Guin (U.S. Postal Service) Photo de droite : une femme à un pupitre (© Robin Marchant/Getty Images)
À gauche : le timbre à validité permanente à l’effigie d’Ursula K. Le Guin (U.S. Postal Service) À droite : Ursula K. Le Guin participe à la cérémonie de remise des prix littéraires National Book Awards, en 2014. (© Robin Marchant/Getty Images)

L’auteure Ursula Le Guin (1929–2018) a renforcé l’appréciation de la science-fiction et du fantastique chez ses lecteurs. S’intéressant à la mythologie, à l’anthropologie, au féminisme et au taoïsme, elle en empreint son œuvre d’une manière qui défie les conventions de la fiction et de la poésie. (Elle a également écrit des essais et traduit des livres d’autres auteurs.)

En 1968, son roman A Wizard of Earthsea (Le sorcier de Terremer) sur l’éducation d’un jeune sorcier sur un vaste archipel lui vaut un grand succès. L’année suivante, elle publie un roman primé The Left Hand of Darkness (La main gauche de la nuit) qui relate le voyage d’un diplomate de la Terre vers une planète hivernale où deux nations sont sur le point d’entrer en guerre – et où les habitants n’ont pas de genre fixe. L’écrivain Michael Chabon a qualifié Ursula Le Guin de « meilleure écrivaine de sa génération ».

Les soldats japonais-américains

Photo de gauche : des soldats debout avec des drapeaux (U.S. Army) Photo de droite : « Go for Broke », la devise du groupe inscrite sur le timbre à validité permanente en l’honneur des soldats japonais-américains (U.S. Postal Service)
À gauche : la garde du drapeau de la 442e équipe de combat régimentaire de l’armée américaine se tient au garde-à-vous le 12 novembre 1944, tandis que des citations sont annoncées après les combats acharnés qui ont eu lieu dans les Vosges, en France. (U.S. Army) À droite : « Go for Broke » (Jouer le tout pour le tout), la devise du groupe inscrite sur le timbre à validité permanente en l’honneur des soldats japonais-américains (U.S. Postal Service)

Basé sur une photo, ce timbre rend hommage aux 33 000 Japonais-Américains qui ont servi dans les rangs des forces armées des États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale. La devise « Go for Broke » était celle des Japonais-Américains de deuxième génération, appelés nisei, qui ont formé le 100e bataillon d’infanterie/ 442e équipe de combat régimentaire, l’une des unités de combat américaines qui se sont le plus distinguées pendant la guerre.

L’armée s’est également tournée vers les nisei quand elle cherchait des traducteurs, des interprètes et des interrogateurs sur le théâtre du Pacifique. Près de 1 000 nisei ont aussi servi dans le 1399e bataillon de génie, et plus de 100 femmes nisei ont rejoint la branche féminine de l’armée américaine à l’époque, le Women’s Army Corps.

Chien-Shiung Wu

Photo de gauche : une femme en blouse blanche avec de l’équipement (©Bettmann/Getty Images) Photo de droite : le timbre à validité permanente de Chien-Shiung Wu (U.S. Postal Service)
À gauche : la professeure de physique Chien-Shiung Wu pose pour une photo dans son laboratoire à l’université de Columbia en 1958. (©Bettmann/Getty Images) À droite : le timbre à validité permanente à l’effigie de Chien-Shiung Wu (U.S. Postal Service)

Chien-Shiung Wu (1912–1997) figure parmi les physiciens nucléaires les plus influents du XXe siècle. Au cours d’une carrière qui s’est étendue sur plus de 40 ans, elle est devenue une autorité en matière de vérification des théories fondamentales de la physique.

Née en Chine, Chien-Shiung Wu obtient un doctorat en physique à l’université de Californie à Berkeley, en 1940. Plus tard, pendant qu’elle enseigne à l’université de Columbia, elle rejoint le Manhattan Project, une initiative du gouvernement pour développer les premières armes atomiques. Elle continue de mener ses recherches en physique et, par le biais de l’une de ses plus célèbres expérimentations, elle prouve que les particules en désintégration ne conservent pas toujours leur parité.

Devenue citoyenne américaine en 1954, Chien-Shiung Wu mène également des recherches sur l’anémie falciforme, et encourage les filles à faire carrière dans les sciences.

Katharine Graham

Photo de gauche : une femme les bras croisés, tenant un journal (© AP Images) Photo de droite : le timbre à validité permanente de Katharine Graham (U.S. Postal Service)
À gauche : Katharine Graham, l’éditrice du Washington Post, pose pour une photo dans son bureau, en 1964. (© AP images) À droite : timbre à validité permanente à l’effigie de Katharine Graham (U.S. Postal Service)

En 2022, un timbre sera issu en l’honneur de Katharine Graham (1917–2001), une personnalité de poids dans le journalisme américain. Première femme à diriger une entreprise classée au Fortune 500, elle joue un rôle pivot pendant une période turbulente de l’histoire des États-Unis en sa qualité de propriétaire et de présidente de la Washington Post Company, dont elle était également l’éditrice du quotidien phare.

Avec Katharine Graham à la direction, le Washington Post atteint de nouveaux sommets grâce à ses reportages sur le scandale du Watergate, qui seront un facteur majeur dans la démission du président Richard Nixon en 1974. En 1998, Mme Graham couronne sa carrière à l’âge de 80 ans avec le prix Pulitzer qui lui est décerné pour ses mémoires Personal History, où elle se distingue par sa franchise sur la maladie mentale de son mari et sur les défis auxquels elle a fait face dans un domaine dominé par des hommes.