Ayah Bdeir veut faire de vous un inventeur. Les composants électroniques n’ont pas de secret pour elle, et elle a trouvé le moyen de les mettre à votre portée aussi.
« Le transistor était exclusivement le domaine des experts, explique la diplômée du MIT. Personnellement, je n’accepte pas ça, que le jeu de construction de notre époque leur soit réservé. Alors, j’ai décidé de changer ça. »
Sa solution : développer des petits circuits imprimés qui s’attachent les uns aux autres à l’aide d’aimants. Pas besoin de fer à souder ni de fils électriques. Et pas besoin non plus de s’y connaître en programmation informatique. Chaque composant a une fonction spécifique. Les inventeurs n’ont qu’à les assembler, en fonction de l’objet qu’ils souhaitent créer. Commercialisés sous la marque littleBits, ils permettent de fabriquer toutes sortes de choses, dont des instruments de musique, des synthétiseurs, des petits robots et, pourquoi pas, des coussins de massage.
Même la NASA s’est prise au jeu*. Elle a collaboré à la création d’un kit spatial de littleBits pour intéresser les enfants à l’électronique. Les plus hardis peuvent construire un rover capable d’exécuter les mêmes fonctions qu’un engin en mission sur Mars. Le Museum of Modern Art* est lui aussi séduit, au point d’exposer en vitrine des créations réalisées avec des littleBits.

Le parcours d’Ayah Bdeir est une American story classique. Canadienne d’origine libanaise, elle est diplômée d’une université aux États-Unis. C’est là qu’elle crée une start-up, à New York plus précisément, en levant au fur et à mesure le capital-risque* nécessaire.
Sa carrière illustre l’importance de démystifier la technologie pour les petites filles. Enfant, Ayah Bdeir a fait de la programmation informatique et a joué avec des coffrets de chimie, d’électricité … et des poupées.
Son conseil aux femmes entrepreneurs, c’est de se concentrer sur le travail à faire. « On entend souvent dire : “Comme je suis une femme, on ne va pas me donner ma chance”, ou encore : “Comme je suis une femme, on ne va pas me prendre au sérieux”. Ce n’est pas ma façon de penser. Je fais de mon mieux et je n’ai pas envie de m’encombrer le cerveau avec ce genre d’idées. »
« On veut encourager un monde de créateurs, d’inventeurs, de contributeurs, plaide Ayah Bdeir, parce que le monde dans lequel on vit, ce monde interactif, il est à nous. »
*en anglais