Omniprésents depuis belle lurette sur la scène politique américaine, les sondages d’opinion permettent aux candidats de savoir ce qui trotte dans la tête des électeurs, et à tout le monde de se faire une idée des personnalités dans le peloton de tête – des semaines, des mois, voire des années avant les élections suivantes.

Mais parfois, les sondages se trompent. En 1936, un sondage prévoyait la défaite du président sortant, Franklin D. Roosevelt. Le soir des élections, Thomas E. Dewey va se coucher, persuadé d’être le nouveau président. Le lendemain matin, il découvre que ce n’est pas le cas.

Les sondages d’opinion reposent malgré tout sur un fondement scientifique. Si on interroge un échantillon du public suffisamment grand et suffisamment représentatif, et qu’on lui pose un bon nombre de questions clairement formulées, on peut déterminer, avec un très bon degré de précision, l’opinion de l’ensemble de la population. Elmo Roper, George Gallup et Louis Harris, les pionniers des sondages, ont réussi à prédire les résultats d’élections de manière extrêmement précise. De nos jours, les candidats aux présidentielles ont tous leurs propres techniques sophistiquées pour recueillir des données sur l’opinion du public.

Dans le domaine de la politique, les sondages dégagent des informations sur des questions classiques. Par exemple :

  • Est-ce que le pays se dirige dans la bonne direction ?
  • Parmi les points suivants, combien auront une influence sur votre vote lors des prochaines élections ?

Et bien sûr…

  • Si les élections avaient lieu aujourd’hui, voteriez-vous pour le candidat A ou le candidat B ?
Rangée de personnes avec un micro-casque travaillant à l’ordinateur (© AP Images)
Des étudiants d’une université de l’État de New York réalisent des sondages par téléphone en 2005. (© AP Images)

Mais la campagne de 2016 donne du fil à retordre aux sondeurs. Pourquoi ? Les Américains utilisent de plus en plus leur téléphone portable au lieu du téléphone fixe. La loi fédérale autorise les appels effectués par des automates vers les téléphones fixes, mais pas les téléphones portables. Ces appels doivent donc être effectués par des personnes. Ça prend plus de temps, c’est moins efficace et ça coûte plus cher.

Pour réduire les coûts, les instituts de sondage interrogent une plus petite portion de la population, ou bien appellent beaucoup plus les téléphones fixes que les portables. Que l’on utilise l’une ou l’autre stratégie, les résultats risquent d’être moins fiables.

Ajoutons à cela que les personnes interrogées ne disent pas toujours ce qu’elles pensent vraiment, surtout si elles craignent que leurs réponses ne soient pas dans l’air du temps.

Quoi qu’il en soit, les sondages occupent encore le haut du pavé en 2016 dans la course à la Maison Blanche. C’est une bonne façon de s’informer et de savoir de quel côté la balance penche, mais n’oubliez pas : le seul scrutin qui compte, c’est celui du jour des élections.