On attend la pluie à São Paulo. Et s’il ne pleut pas bientôt, cette ville, la plus grande et la plus prospère d’Amérique du Sud, pourrait se retrouver complètement à sec. La population a été avertie. « Un effondrement sans précédent » du système d’alimentation en eau n’est pas à exclure, estime le président de l’Agence brésilienne chargée de la réglementation de l’eau.
Comment en est-on arrivé là ? La réponse est surprenante.
À l’origine du problème : le déboisement de la forêt amazonienne, à plus de 2 000 kilomètres de São Paulo. Plus on coupe d’arbres, moins la forêt tropicale libère d’humidité. Les courants atmosphériques se déplacent vers le sud ; chargés de vapeur d’eau, ils forment ce qu’on appelle des « rivières volantes ». Mais lorsque la quantité de vapeur d’eau diminue, ces rivières disparaissent, et le climat s’en trouve profondément changé. (Écoutez le président Obama parler de l’importance de la lutte contre le changement climatique.)

Des milliards de litres d’eau ont ainsi été perdus. En outre, le déboisement en Amazonie s’est accru de 29 % au cours de l’année écoulée. (Voilà pourquoi certains ont recours aux téléphones portables pour surveiller la déforestation.)
La pénurie de pluie touche déjà 14 millions d’habitants de São Paulo, où les principaux réservoirs sont à sec. Un responsable de la compagnie publique des eaux qui dessert la ville a fait savoir que São Paulo n’avait plus qu’une réserve d’environ deux semaines d’eau potable. D’autres régions du Brésil font face à des difficultés d’une autre nature, comme la baisse des récoltes de grandes cultures d’exportation (café et canne à sucre, entre autres).
Les conséquences de la déforestation sont graves et de grande portée. Limitez la destruction des forêts en soutenant les mesures de production durable*. Regardez ces images satellitaires de la NASA* pour vous faire une idée de la dévastation causée par le déboisement. Et si vous plantiez des arbres dans votre ville ?
*en anglais