C’est en 2001 que Gai Nyok, jeune réfugié soudanais de 15 ans, arrive aux États-Unis. Aujourd’hui devenu diplomate, il va représenter son pays adoptif à l’étranger.

Gai Nyok fait partie des 20 000 « garçons perdus* » qui ont fui le Soudan à la fin des années 1980 à cause de la guerre civile. Pour échapper à la violence des conflits, il a dû traverser l’Éthiopie et l’Ouganda à pied avant de rejoindre les 100 000 autres réfugiés dans un camp de l’ONU basé au Kenya.

C’est dans ce camp que Gai Nyok rencontre des diplomates américains pour la première fois. Ils m’ont traité « avec dignité et respect », se souvient-il.

Après toute une série d’entretiens avec des représentants de l’ONU et des États-Unis, Gai – et quelque 4 000 autres garçons perdus – obtiennent le droit d’asile aux États-Unis.

Il va vivre ensuite chez une famille d’accueil près de Washington et obtient son diplôme de fin d’études secondaires en avance grâce à ses notes brillantes. Il rejoint alors la Virginia Commonwealth University, dont il sort diplômé en économie et relations internationales.

Enfants réfugiés transportant des baluchons (UNHCR/W. Stone)
Gai Nyok est l’un des milliers de garçons à avoir fui les combats qui sévissaient en Afrique de l’Est

Mais cela n’est pas si simple de s’habituer à la vie aux États-Unis. D’abord, il y a le barrage de la langue : Gai Nyok parle un peu anglais mais a parfois du mal à comprendre certains accents. D’autres fois, c’est l’inverse : c’est le sien qui pose problème.

Et ce n’est pas tout.

« Au Soudan et en Afrique de l’Est, la politesse interdit de regarder les gens dans les yeux lorsqu’on s’adresse à une personne importante ou plus âgée, nous explique Gai. Alors qu’aux États-Unis, c’est le contraire, c’est un signe de respect de regarder les gens dans les yeux. »

« Heureusement pour moi, je me suis fait des amis américains dans mon équipe de foot [au lycée], alors ça ne m’a pas pris trop de temps pour que je me fasse complètement – ou presque complètement – aux us et coutumes », raconte Gai Nyok.

Aujourd’hui, il étudie l’espagnol en préparation de sa première mission pour le département d’État : il sera affecté à l’ambassade des États-Unis à Caracas, au Venezuela.

« J’espère que je serai un bon diplomate, et que je ferai mon travail et servirai mon pays du mieux possible, déclare-t-il. J’espère être une inspiration pour d’autres jeunes gens, pas seulement pour les Américains récemment naturalisés, mais aussi pour ceux qui sont Américains depuis longtemps. »

 

*en anglais