Gros plan sur la première présidente universitaire hispanique aux États-Unis

L’éducation est primordiale. Et ça, Juliet Garcia l’a compris très jeune.

« J’ai grandi dans une famille qui regrettait de ne pas pouvoir faire d’études, confie-t-elle. Une université, on ne savait pas ce que c’était, mes frères et moi, mais on comprenait que ça devait être quelque chose de vraiment merveilleux. »

Juliet Garcia faisait partie des 17 lauréats à qui le président Biden a accordé la médaille présidentielle de la Liberté en juillet à la Maison Blanche.

« Convaincue que l’éducation est une pierre angulaire de notre démocratie, elle a créé une culture d’excellence, d’affirmation et de curiosité intellectuelle pour des générations d’étudiants, dont beaucoup sont les premiers de leur famille à aller à l’université et découvrent leur rêve américain à travers elle et grâce à elle », a déclaré Joe Biden*.

Une cheffe de file dans sa collectivité

Juliet Garcia est née et a grandi à Brownsville, une petite ville du Texas située à la frontière avec le Mexique. Son père, un immigrant mexicain, et sa mère, une Texane de 5e génération originaire de la région, ont travaillé dur pour subvenir aux besoin de leurs enfants. Ils ont épargné jusqu’au moindre centime dans l’espoir de leur payer des études.

Juliet Garcia accoudée à la rampe d’un escalier, sous une colonnade (Avec l’aimable autorisation de UTRGV)
Juliet Garcia, vue ici en 2011, a été présidente de l’Université du Texas à Brownsville pendant 20 ans. (Avec l’aimable autorisation de UTRGV)

Les espoirs de ses parents, Juliet Garcia les a concrétisés lorsqu’elle a décroché une licence et un master de linguistique et d’anglais à l’Université de Houston. Elle a ensuite fait un doctorat en communication et linguistique à l’Université du Texas à Austin, puis elle est devenue professeure.

« Je savais que je pouvais enseigner et ça me plaisait, mais il y avait des choses qui devaient être améliorées, et je ne pouvais pas le faire de cette position », explique-t-elle. En 1986, à la tête du Texas Southmost College, elle est la première femme hispanique à présider une université aux États-Unis.

Ouvrir l’université à tous

Sous sa présidence, elle a supervisé la fusion du Texas Southmost College avec l’Université du Texas. Cette intégration du community college dans le système scolaire public de l’État, qui a découlé sur la création de l’Université du Texas à Brownsville, a permis à davantage de personnes de recevoir une éducation de haute qualité dans la petite ville frontalière.

Juliet Garcia posant en photo devant des bâtiments avec des étudiants vêtus de l’habit des diplômés (Avec l’aimable autorisation de UTRGV)
Juliet Garcia pose en photo avec des étudiants tout juste diplômés, à Brownsville, au Texas, en 2004. (Avec l’aimable autorisation de UTRGV)

Cette fusion est la réalisation professionnelle dont Juliet Garcia se dit la plus fière, parce qu’elle a rendu l’éducation plus accessible aux gens qui occupaient plusieurs emplois et voulaient suivre une formation technique pour devenir infirmière ou ingénieur.

« En fait, nous avons levé le voile sur un potentiel latent, se félicite-t-elle. Il n’y avait rien d’anormal chez les gens d’ici. Mais on ne leur avait pas offert de possibilités et tout d’un coup, ils ont eu la possibilité d’aller à l’université. »

Après 20 ans, le conseil d’administration de l’université a voté la dissolution de l’établissement et la création, à sa place, de l’Université du Texas Rio Grande Valley.

Aujourd’hui, Juliet Garcia est de retour dans l’enseignement. Elle donne des cours de communication à l’Université du Texas Rio Grande Valley, et elle est très heureuse d’être de nouveau professeure.

« Je crois que mon expérience [en tant que présidente universitaire] fait de moi une meilleure enseignante », affirme-t-elle.

 

*en anglais