
Les tremblements de terre dévastateurs comme celui du 6 février en Turquie, Dean Tills y est, tragiquement, habitué.
Cet ingénieur civil fait partie des plus de 150 secouristes américains qui ont été envoyés récemment dans la zone sinistrée. Mais il était déjà intervenu en Turquie en 1999, quand le pays avait été frappé par un séisme colossal.
« Je suis triste d’être de retour dans une situation aussi terrible », a déclaré Dean Tills au site d’information turc Anadolu*, ajoutant qu’il était heureux de pouvoir aider les autres en cas de besoin. « On espère simplement pouvoir sauver autant de personnes que possible. »

Dean Tills et son chien Ivan sont membres de l’équipe à vocation internationale de recherche et de sauvetage en milieu urbain du comté de Fairfax, qui participe aux secours après la série de tremblements de terre.
Les secouristes de Fairfax, ainsi que l’équipe de recherche et de sauvetage en milieu urbain du service d’incendie du comté de Los Angeles, ont rejoint l’équipe d’intervention en cas de catastrophe (DART) de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) déployée par le président Biden peu après le tremblement de terre. La catastrophe a fait des milliers de morts et détruit de nombreux bâtiments dans le sud-est de la Turquie et dans le nord de la Syrie.
La DART et deux autres équipes de recherche et de sauvetage se sont rendues sur place avec des ingénieurs, des médecins, des techniciens spécialistes des matériaux dangereux, des experts en recherche et sauvetage ainsi qu’une douzaine de chiens pour venir au secours des personnes bloquées sous les décombres.
Les secouristes s’appuient sur des années de formation pour effectuer ce travail dangereux, indique Brian Wells, chef de détachement spécial au sein de l’équipe de secours du comté de Los Angeles. « Il y a des gens qui sont profondément enfouis sous le béton, a-t-il expliqué au L.A. Times*. Et il s’agit de mettre en œuvre nos compétences. »
Les équipes ont apporté avec elles plus de 77 tonnes d’équipements spéciaux. Les chiens, dont l’odorat est jusqu’à 100 000 fois plus aiguisé que celui de l’homme, participent aux efforts de recherche. Les secouristes utilisent aussi des appareils d’écoute sensibles et des caméras spéciales qui serpentent à travers les décombres et permettent de localiser des survivants. Les sauveteurs dégagent les blocs de béton avec des outils hydrauliques. Et ils prennent en charge les survivants à l’aide d’appareils médicaux de pointe.
Plus d’une cinquantaine de pays ont envoyé sur place des équipes de secours qui œuvrent aux côtés des Turcs. Au 13 février, les secouristes avaient sauvé plus de 80 000 personnes, selon le gouvernement de Turquie.
En Syrie, des organisations financées par les États-Unis ont très vite réagi pour aider les victimes. La Force de défense civile syrienne, partenaire de longue date de l’USAID, également connue sous le nom de Casques blancs, a secouru plus de 2 900 personnes des décombres dans ce pays.
De son côté, le gouvernement américain a annoncé une aide vitale à hauteur de 185 millions de dollars pour les survivants en Turquie et en Syrie. Et aux quatre coins des États-Unis, des particuliers se mobilisent, levant des fonds et recueillant des dons de fournitures au profit des opérations.
Depuis 2011, Washington a accordé plus de 15 milliards de dollars d’aide humanitaire au peuple syrien. Et le 19 février, le secrétaire d’État Antony Blinken a promis que les États-Unis continueraient de soutenir les populations de Syrie et de Turquie pour les aider à se remettre de cette nouvelle catastrophe.
Our structural engineers and heavy rigging specialists work closely with local crane operators to carefully remove large parts of buildings to access lower void spaces.@USAIDSavesLives @ffxfirerescue pic.twitter.com/6h59F9MNvD
— VA-TF1 / USA-1 – Urban Search and Rescue (@VATF1) February 14, 2023
Par ailleurs, des ingénieurs, comme Dean Tills, ont évalué plus de 5 500 bâtiments et fait savoir aux habitants qu’ils pouvaient s’y s’abriter et y dormir en toute sécurité.
Des milliers de personnes s’étant retrouvées sans abris et dans des températures glaciales depuis le séisme, c’est « une lourde de responsabilité » de garantir que le bâtiment dans lequel elles retournent est structurellement sain, souligne Joshua Svensson, un ingénieur civil de l’équipe de recherche du comté de Los Angeles.
« On se rend dans ces habitations et on leur dit : “moi, je serais prêt à dormir ici” », raconte-t-il dans une interview au Los Angeles Times. « Offrir aux gens cette tranquillité d’esprit, c’est énorme. »
*en anglais