Dans un discours solennel au parc du mémorial de la paix d’Hiroshima, le président Obama a rendu hommage aux victimes de la bombe atomique larguée en 1945 et à « tous les innocents » tués à la guerre, quelle qu’elle soit. L’occasion pour lui, aussi, de réaffirmer sa vision d’un monde sans armes nucléaires.
Il y a 71 ans, sous un ciel dégagé, « la mort est tombée du ciel et le monde a été changé. Une lueur soudaine et un mur de feu ont détruit une ville et prouvé que l’humanité possédait le moyen de se détruire », a-t-il déclaré.
Le premier chef d’État américain en exercice à se rendre sur les lieux, Barack Obama est venu « pleurer les morts, y compris plus de 100 000 Japonais, hommes, femmes et enfants, des milliers de Coréens, une douzaine d’Américains prisonniers de guerre. Leur âme nous interpelle », a-t-il confié.

Mais il a aussi évoqué la mémoire de « tous les innocents tués au long de cette terrible guerre, celles qui l’ont précédée et celles qui allaient la suivre ».
« Nous avons la responsabilité partagée de regarder l’Histoire en face et de nous demander comment nous devons agir différemment pour éviter ce type de souffrances », a souligné le président américain.
« Depuis ce jour fatidique, nous avons fait des choix qui nous donnent de l’espoir », a-t-il poursuivi, évoquant notamment la robuste alliance entre les États-Unis et le Japon de même que « les institutions internationales et les traités qui s’emploient à éviter la guerre et ont pour vocation de restreindre l’accès à l’arme atomique, de réduire les arsenaux nucléaires et, à terme, d’éliminer leur existence même ».
« Pour autant, tout acte d’agression entre États, tout acte de terreur, de corruption, de cruauté, d’oppression, dont nous sommes témoins à travers le monde, montre que notre tâche n’est jamais finie. »
Barack Obama a appelé les pays dotés d’arsenaux nucléaires à « avoir le courage d’échapper à la logique de la peur et de rechercher un monde dépourvu de ces armes ». Lors de cette cérémonie, le président américain et un survivant de l’attaque du 6 août 1945 se sont étreints.
Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, qui se tenait aux côtés du chef d’État américain, a loué « sa décision de venir ici et son courage ».
« Le fait que le président des États-Unis ait vu par lui-même la réalité de la bombe atomique et qu’il ait renouvelé son engagement pour un monde sans armes nucléaires est porteur de beaucoup d’espoir pour les gens du monde entier qui croient en un monde libéré du nucléaire », s’est félicité le ministre.
Dans un discours prononcé en 2009 à Prague*, au début de son mandat présidentiel, Barack Obama avait affirmé « clairement et avec conviction l’engagement des États-Unis en faveur de la paix et de la sécurité dans un monde sans armes nucléaires ». Il s’était vu attribuer le prix Nobel de la paix quelques mois plus tard.
C’est la quatrième fois que Barack Obama se rendait au Japon depuis qu’il est président. Il s’est arrêté à Hiroshima après le sommet du G7 à Ise-Shima.
*en anglais