La petite ville de Homer, située dans la baie de Kachemak en Alaska, se targue d’être « la capitale mondiale du flétan », même si bien d’autres espèces foisonnent dans les eaux immaculées de la baie.

Mais ce qui est en train de faire la réputation de Homer, c’est son initiative en faveur de l’environnement. En moins de 10 ans, la petite municipalité s’est transformée en un modèle de développement durable. Comment ? D’après la maire Mary Wythe, c’est parce que les élus ont su écouter les 5 000 habitants qui, pour la plupart, sont sensibles aux questions de l’environnement.
En 2007, la ville de Homer, avec James Hornaday aux commandes de la mairie, identifie des facteurs de vulnérabilité liés au changement climatique : la montée du niveau de la mer et les changements de fréquence et d’intensité des tempêtes. Elle met sur pied un plan* pour y faire face.
Ce plan recommande de faire redescendre, d’ici 2020, les émissions de gaz à effet de serre aux niveaux de l’an 2000 et d’adopter des politiques de croissance intelligente. Il formule également une série de recommandations pour rendre l’économie locale plus robuste (par l’entrepreneuriat) et pour protéger le port, les routes, les bâtiments et les autres infrastructures municipales. Le plan présente aussi des méthodes pour financer ces propositions.

Homer possède aujourd’hui des aménagements favorables aux piétons et aux cyclistes, et ses bâtiments publics sont plus économes en énergie.
La ville encourage l’usage d’énergie solaire et éolienne. Elle a construit une bibliothèque publique selon les normes écologiques les plus strictes. Et elle a nettoyé le port. L’installation d’une centrale marémotrice dans la baie de Kachemak est à l’étude.

Mary Wythe dit avoir appliqué les politiques établies dans le plan non seulement parce qu’elle y croit, mais aussi parce qu’elles correspondent, d’après elle, à ce que veulent les électeurs.
« J’habite à Homer depuis plus de 40 ans et j’ai remarqué à quel point les glaciers des montagnes ont reculé », explique-t-elle. L’engagement des habitants, ainsi que les conseils d’un réseau international de petites et grandes villes attachées au développement durable, ont joué un rôle essentiel dans la réussite de la ville.
Le fond renouvelable établi pour financer les projets de la municipalité a été d’une importance cruciale, ajoute Mary Wythe.
« On s’est concentré sur ce qu’on pouvait faire avec notre budget, puis d’autres nous ont aidés », indique-t-elle. Y compris le gouvernement de l’État et le gouvernement fédéral.
Aujourd’hui, l’exemple de Homer attire de nombreux visiteurs et suscite beaucoup de questions de villes américaines et étrangères qui souhaitent reproduire ce modèle de réussite. Mary Wythe participe aussi à des réunions sur le climat pour parler de l’expérience de sa ville.
« En parler est tout aussi important que de le faire », affirme-t-elle.
*en anglais