
Le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) a massacré jusqu’à 100 personnes à Mahshahr dans le sud-ouest de l’Iran, a déclaré Brian Hook, le représentant spécial des États-Unis pour l’Iran, lors d’un point de presse tenu le 5 décembre.
Le mois dernier, le CGRI a ouvert le feu sur des manifestants descendus dans les rues de Mahshahr, tuant plusieurs d’entre eux et forçant de nombreux autres à prendre la fuite pour tenter d’avoir la vie sauve, a-t-il ajouté. Les membres du CGRI se sont lancés à la poursuite des protestataires dans des camions équipés de mitrailleuses et les ont encerclés dans un marécage du coin.
« Ils ont alors ouvert le feu sur les manifestants, a ajouté M. Hook. Entre les salves des mitrailleuses, on entendait les cris des victimes. »

Le massacre à Mahshahr n’est qu’un exemple des violences perpétrées par le régime iranien contre son propre peuple qui ont été révélées par internet une fois que Téhéran a levé son couvre-feu numérique qui avait affecté pratiquement tout le pays.
Le régime a fermé l’accès à internet le 16 novembre pour camoufler sa réponse aux manifestations, organisées au départ pour protester contre une hausse du prix de l’essence. Elles ont évolué pour dénoncer des décennies de répression aux mains du régime et sa mauvaise gestion de l’économie nationale.
Last week, I asked the courageous Iranian people to send us evidence documenting the regime’s violent crackdown of #IranProtests. So far, we received nearly 20,000 messages. The U.S. already took action against Iran’s Disinformation Minister. More sanctions are coming. pic.twitter.com/USeOpdJC9A
— Secretary Pompeo (@SecPompeo) November 26, 2019
Face à la censure d’internet, le secrétaire d’État américain, Michael Pompeo, a demandé aux Iraniens de fournir au gouvernement des États-Unis des vidéos des atrocités commises par Téhéran. Selon Amnesty International, les forces de sécurité du régime auraient tué des civils, puis même cherché à obtenir des compensations monétaires auprès des familles des victimes pour leur rendre la dépouille de leurs êtres chers.
Outre le massacre à Mahshahr, a souligné M. Hook, des centaines de manifestants auraient été tués à Téhéran et dans les environs de la capitale, y compris au moins douze enfants, dont certains âgés de 13 ans seulement.
« Nous sommes en train d’en apprendre toujours plus sur la façon dont le régime iranien traite son peuple, a dit M. Hook. Au fur et à mesure que la vérité émerge d’Iran, il semble que le régime aurait pu tuer plus de mille citoyens iraniens depuis le début des manifestations. »
Le régime a également détenu au moins 7 000 manifestants, dont beaucoup dans deux prisons décrites par M. Hook comme étant notoires pour leurs conditions inhumaines et leurs violations flagrantes des droits de l’Homme, notamment leur surpopulation, les infestations de rongeurs et les mauvais traitements, y compris les viols.
« Les États-Unis appellent à la remise en liberté immédiate de tous les manifestants détenus derrière les barreaux ainsi que de tous les prisonniers politiques actuellement placés en détention par le régime, a martelé M. Hook. Il est temps que tous les pays se tiennent aux côtés du peuple iranien, isolent le régime sur le plan diplomatique et prennent des sanctions contre les responsables qui se sont rendus coupables du meurtre d’Iraniens innocents. »